Les parlementaires britanniques ont adopté une proposition de loi pour demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020.  (Photo: Shutterstock)

Les parlementaires britanniques ont adopté une proposition de loi pour demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020.  (Photo: Shutterstock)

Mercredi 4 septembre au soir, les députés britanniques ont adopté une loi en faveur d’un report du Brexit. En guise de contre-attaque, le Premier ministre Boris Johnson annonce des élections législatives anticipées, le 15 octobre.

«Je négocie un accord avec Bruxelles, il n’y aura pas de décalage supplémentaire et inutile du Brexit», , Premier ministre britannique, devant la Chambre des communes.

Les parlementaires en ont décidé autrement, mercredi 4 septembre, en adoptant une proposition de loi pour demander un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020.

Pour être opérant, le texte doit encore être ratifié par la Chambre des Lords, avant d’être promulgué par la reine. Or, seule une procédure accélérée permettrait l’application de cette loi avant la suspension du Parlement le 9 septembre.

Si c’est néanmoins le cas et si aucun accord de sortie n’est trouvé d’ici le 31 octobre, Boris Johnson devra alors négocier ce délai avec l’Union européenne (UE).

Motion rejetée

Après ce nouveau revers infligé à «Bo Jo» par les députés, celui-ci a fourbi ses armes et annoncé qu’il allait soumettre une motion au vote des parlementaires. Objectif: organiser des élections législatives anticipées, qu’il espère remporter.

«Le gouvernement ne peut pas continuer à fonctionner si la Chambre des communes refuse d’adopter ce que le gouvernement propose», a affirmé Boris Johnson. «Il doit maintenant y avoir une élection le mardi 15 octobre.» Mais mercredi soir, la motion gouvernementale pour la tenue d’élections le 15 octobre n’a obtenu que 298 voix: un résultat insuffisant pour qu’elle soit adoptée.

Il faudrait pour cela que Boris Johnson obtienne les deux tiers des voix à la Chambre des communes pour dissoudre le Parlement, et donc le soutien du leader de l’opposition, Jeremy Corbyn. Lequel attend la promulgation de la loi contre le «no deal» pour se prononcer.

Court délai

Suite à ces derniers rebondissements, l’UE doute de la possibilité qu’un nouvel accord puisse émerger d’ici le 31 octobre.

«L’idée qu’en quelques jours, une proposition puisse être faite, négociée, entérinée par le sommet (européen les 17 et 18 octobre, ndlr) et ratifiée par les députés européens et britanniques semble relever du tour de force, c’est le moins qu’on puisse dire», a déclaré un responsable européen haut placé à l’AFP.

Un délai d’autant plus ténu que le Premier ministre a décidé de , du 9 septembre au 14 octobre.

Dès son élection, Boris Johnson a exprimé son souhait de faire sortir le Royaume-Uni de l’UE le 31 octobre, avec ou sans accord de retrait avec Bruxelles, pour mettre en œuvre le résultat du référendum de juin 2016, auquel les Britanniques ont voté à 52% en faveur d’un divorce avec l’UE.