Le rapport révèle que «la mise à péage est une condition nécessaire pour permettre de garantir la réalisation du projet A31 bis». (Photo: Napa31nm/Facebook)

Le rapport révèle que «la mise à péage est une condition nécessaire pour permettre de garantir la réalisation du projet A31 bis». (Photo: Napa31nm/Facebook)

Dans un rapport de 80 pages rendu public ce mardi 25 juin, le ministère français de la Transition écologique et solidaire fait le bilan de la concertation publique organisée durant cinq mois en Lorraine. De nouvelles études plus poussées doivent désormais être menées.

Les réunions publiques autour du projet d’A31 bis se sont achevées . Le ministère français de la Transition écologique et solidaire a rendu public ce mardi 25 juin faisant le bilan de ces cinq mois de concertation.

S’il n’est toujours pas écrit noir sur blanc que l’A31 bis se fera ou pas, le ministère dévoile tout de même les orientations privilégiées dans ce dossier, qui est dans les cartons depuis les années 1990.

Une voie réservée au covoiturage

Le secteur nord, de Thionville au Luxembourg, apparaît pour l’État – maître d’ouvrage de l’A31 bis – comme étant prioritaire. «Au-delà de la situation actuelle, les perspectives de développement à moyen terme du nombre de travailleurs frontaliers rendent cette problématique d’autant plus cruciale à traiter», explique le rapport.

L’étude d’une voie réservée sur bande d’arrêt d’urgence aux transports collectifs, principalement les cars transfrontaliers, et l’étude des moyens de développement du covoiturage sur l’A31 seront également poursuivies dans les mois à venir.

Un péage «nécessaire»

«Le projet A31 bis doit ainsi permettre sur ce secteur nord d’augmenter la capacité de l’A31 de Richemont à la frontière, incluant un élargissement sur place à 2x3 voies entre le nord de Thionville et la frontière et la construction d’une nouvelle section autoroutière en tracé neuf, alternative à la traversée de Thionville par l’A31 actuelle, dont la concertation a permis de confirmer qu’elle ne pouvait être élargie sur place.»

Si le rapport révèle que «la mise à péage est une condition nécessaire pour permettre de garantir la réalisation du projet A31 bis sur le secteur nord dans des délais maîtrisés», le ministère consent toutefois à poursuivre ses études face aux inquiétudes des usagers, notamment sur les tarifs qui seront appliqués.

Les tracés F4 et F10 privilégiés

Ces études concerneront notamment «la précision des modalités de tarification qui pourraient être retenues dans le cahier des charges de la future concession pour prendre en compte la situation des usagers locaux utilisant quotidiennement cette autoroute», ajoute le rapport, évoquant les milliers de frontaliers qui emprunteraient l’A31 bis pour se rendre au Luxembourg.

Concernant le tracé, sur les quatre envisagés, deux sont privilégiés par l’État: le F4 et le F10 – entre Illange et Terville –, parce qu’étant «les plus attractifs». Le tracé F4 comprend une traversée de Florange. Face à la mobilisation des habitants et des élus du territoire, l’idée de créer un tunnel souterrain sous la ville a émergé.

Pas de décision avant 2021

Une option que l’État s’engage à examiner «de manière approfondie», en étudiant «les caractéristiques techniques (notamment la longueur totale) et financières envisageables du passage en souterrain, en accordant une attention particulière aux aspects hydrogéologiques et géotechniques liés à la réalisation de l’ouvrage et à son insertion urbaine.»

On en sait également désormais un peu plus sur le calendrier prévisionnel de l’A31 bis. Le calendrier suivant est ainsi envisagé pour le projet A31 bis. Suite à la publication de ce rapport, une décision ministérielle devrait être rapidement prise pour commander la suite des études préalables à l’enquête publique, comprenant des études d’impact.

Début des travaux en 2032?

Ces études préalables devraient s’achever en 2021, afin de constituer un premier dossier d’enquête publique préalable aux procédures de déclaration d’utilité publique (DUP). À la suite de la déclaration d’utilité publique, pour le secteur nord, un appel d’offres sera émis pour sélectionner un concessionnaire qui devra réaliser les études de projets de conception détaillée, et ces mêmes études pourront être menées par l’État sur les élargissements et requalifications des secteurs centre et sud.

Les travaux pourront alors être initiés à l’issue de ces études et du recrutement des entreprises, et pourront s’échelonner à partir de 2023 jusqu’en 2032. Sur le secteur nord, les travaux seront réalisés en une seule phase sous le pilotage du concessionnaire. Sur les secteurs centre et sud, entre Dieulouard, Bouxières-aux-Dames et Augny/Fey, ils seront réalisés progressivement par tranches en fonction des financements publics qui seront alors disponibles.