Marc Schroeder a répondu à la commande du CNA en proposant une série de photographies prises à Luxembourg-ville. (Photo: Marc Schroeder)

Marc Schroeder a répondu à la commande du CNA en proposant une série de photographies prises à Luxembourg-ville. (Photo: Marc Schroeder)

Six photographes ont été missionnés par le Centre national de l’audiovisuel pour témoigner de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les environnements sociaux, ainsi que les paysages urbains et naturels du Luxembourg. Des chroniques en images, aussi sensibles que révélatrices de ce moment inédit, dont celle de Marc Schroeder.

Pour documenter cette période inédite et témoigner de l’impact de la pandémie de Covid-19, six photographes ont répondu à l’appel du Centre national de l’audiovisuel (CNA) qui leur a laissé carte blanche pour porter leur regard sur les environnements sociaux ainsi que les paysages urbains et naturels du Luxembourg. Mais comment témoigner de ces pertes de libertés, des bouleversements de nos habitudes, de la réappropriation de nos espaces privés et publics et de l’adaptation de nos modes de vie?

Chacun a trouvé une réponse propre en parcourant le territoire qui lui était assigné. Patrick Galbats, confiné à Bruxelles, propose un journal intime, Romain Girtgen photographie Dudelange et le Sud, Véronique Kolber les villes et villages du Nord, Andrés Lejona la Moselle, Carole Melchior le paysage autour de la frontière belgo-luxembourgeoise et Marc Schroeder intervient à Luxembourg-ville. Autant de regards qui donnent à voir différemment un quotidien en temps de crise sanitaire.

Ces séries photographiques ont été diffusées par le CNA sur ses réseaux sociaux à partir du 12 avril. Paperjam.lu les diffuse à travers une série de six articles.

«Break», par Marc Schroeder

Marc Schroeder: «Le projet proposé s’articule autour de la notion (anglophone) de ‘break’, qui peut être définie à la fois comme ‘l’action de rompre’ ou comme une ‘pause’.

L’émergence du Covid-19 a provoqué une rupture à tous les niveaux de notre société et système actuel: de larges pans de l’économie, la mobilité des personnes et interactions sociales habituelles ont pratiquement cessé de fonctionner; les dirigeants politiques comme les experts étant aux prises avec le chaos provoqué par le virus comme première mesure pour lutter contre la contagion et afin de gagner du temps, la population a été mise en confinement et ordonnée de rester chez elle.

La deuxième définition, un peu plus optimiste, de ‘pause’ dans le contexte de la crise, est celle d’un intervalle de repos par rapport à nos modes de vie surchargés. Le confinement et la mobilité réduite offrent peut-être une opportunité de réflexion, une occasion de décélérer, d’inventer de nouvelles formes de socialisation, de susciter des gestes de solidarité et de développer des mécanismes d’adaptation pour alléger le fardeau des restrictions en vigueur.»