Les cours à la maison n’ont pas été bénéfiques pour tous. Certains élèves augmentent la fréquence de leurs cours particuliers avec la reprise. (Photo: Shutterstock)

Les cours à la maison n’ont pas été bénéfiques pour tous. Certains élèves augmentent la fréquence de leurs cours particuliers avec la reprise. (Photo: Shutterstock)

Avec le retour des cours, la demande reprend pour les entreprises de soutien scolaire. L’école à la maison n’a pas été bénéfique pour tous, et certains élèves ont besoin de rattraper leur retard.

Les sonneries retentissent de nouveau et les élèves font leur retour progressif en classe depuis quelques jours. Ce sera au tour des élèves du fondamental ce lundi 25 mai. Mais une rentrée après deux mois de cours à la maison s’accompagne d’un besoin en soutien scolaire chez certains. Les acteurs du soutien scolaire font face à une recrudescence des demandes, après une période plus calme.

300 élèves en moins pendant la crise

La crise a été dure pour Etic Academy. Au lieu de 350 élèves par semaine en temps normal, elle a donné cours à 50 d’entre eux pendant le confinement, en visioconférence. Ce qui pourrait mener à une baisse d’un quart de son chiffre d’affaires, non communiqué. Or, les mois de mars, avril et mai correspondent à une période importante, celle qui précède les examens de fin d’année.

Mais «ça reprend», indique Nathanaël Benizri, son directeur. Depuis le 11 mai et la réouverture des lycées, il est passé à une centaine d’élèves par semaine. Près de la moitié continue en visioconférence. Les autres à domicile ou dans les bureaux d’Etic Academy. Certains élèves ont aussi augmenté la fréquence des leçons pour rattraper leur retard.

«C’est plus difficile de donner les cours à distance. Nous ne pouvons pas analyser les expressions du visage et sentir lorsqu’un élève ne comprend pas nos explications», témoigne Nathanaël Benizri.

Etic Academy a également mis en place des cours gratuits pour les enfants du personnel soignant. Une vingtaine en ont profité.

Des besoins en maths et en physique

L’entreprise qui compte 42 tuteurs aide surtout des lycéens. «Certains professeurs ont assuré les cours à distance magnifiquement bien, d’autres étaient moins présents», note Nathanaël Benizri. En ce moment, des besoins se font ressentir en mathématiques et en physique. «Les exercices dans les matières scientifiques sont plus compliqués à comprendre sans explications que des textes à lire en histoire, par exemple», justifie l’entrepreneur.

«Je pense que la demande va se poursuivre dans les prochains mois. Certains parents vont se rendre compte que le ‘homeschooling’ n’a pas permis à leurs enfants d’évoluer comme ils le souhaitaient. Nous avons déjà des personnes qui viennent s’inscrire pour septembre.» L’entreprise prévoit d’ailleurs de mettre en place des stages intensifs pendant les vacances d’été afin de préparer la rentrée.

Heureusement pour elle, l’examen de fin d’études du 25 mai n’a pas été décalé. Nathanaël Benizri craint en revanche un retour tardif des élèves d’écoles internationales, comme le Lycée Vauban, pour qui les épreuves du baccalauréat ont été annulées.

Les élèves défavorisés, les plus touchés

Même son de cloche pour l’entreprise sociale de soutien scolaire Nyki. «Nous avons connu une forte baisse de la demande pendant la période de confinement», raconte Laure Talavet-Omont, sa fondatrice. Elle a proposé dès mars des cours à distance, mais près de la moitié de ses élèves n’ont pas pu en bénéficier, soit parce que leurs parents ne le souhaitaient pas, soit parce que la méthode n’était pas adaptée pour eux.

«Nous ne sommes toujours pas à un niveau normal, mais cela commence à reprendre», sourit-elle, sans préciser le nombre de clients. Des anciens reviennent, mais de nouveaux arrivent également suite à la crise. La baisse du chiffre d’affaires sera «alignée à la perte d’élèves».

Ici aussi, la remise à niveau s’avère nécessaire pour les matières scientifiques. Mais aussi les langues étrangères: «Les parents ne les maîtrisent pas toujours et c’est plus compliqué pour eux d’accompagner leurs enfants.»

Nyki dispose de cinq tuteurs. Elle propose des tarifs réduits pour les parents qui ont de faibles revenus. «Les élèves qui ont été les plus touchés sont ceux qui bénéficient de ces tarifs ou ceux qui sont en situation de handicap, pour qui le format à distance n’était pas adapté. Nous nous attendons à une augmentation des besoins d’accompagnement pour ces derniers», s’inquiète Laure Talavet-Omont. Son entreprise n’a pas encore repris les cours en présentiel, mais elle y travaille, afin d’apporter de nouveau au plus vite son aide aux élèves.