De 2019 à 2021, la croissance des bénéfices des entreprises atteindra en moyenne 24%. (Photo: Shutterstock)

De 2019 à 2021, la croissance des bénéfices des entreprises atteindra en moyenne 24%. (Photo: Shutterstock)

Selon les analystes de Fidelity, malgré la question de l’inflation et les perspectives de croissance économique structurellement en déclin, les actions devraient continuer à constituer une bonne couverture.

D’un point de vue macroéconomique, Fidelity estime que le potentiel de croissance économique continue de baisser, contraint par une natalité déprimée et une dette «abyssale».

Les analystes s’attendent, pour les prochains mois, à des niveaux de progression du PIB de 4,8% pour la Chine, 2% pour les États-Unis et 1,2% pour l’Europe. Et, surtout, ils estiment que le centre de gravité économique se déplace vers l’Asie. «En 2021, le PIB de la Chine exprimé en dollars réels dépassera celui de l’Europe.» Et les États-Unis sont clairement dans la ligne de mire.

Un des moteurs de cette montée de la Chine se trouve dans la divergence des politiques budgétaires. Alors qu’à l’ouest, les États soutiennent leurs économies par un niveau jusqu’ici jamais atteint de dépenses budgétaires, la Chine est entrée dans une phase de désendettement contrôlé. Et donc sera potentiellement moins vulnérable à une éventuelle remontée des taux d’intérêt. On estime actuellement que l’encours de la dette à rendement négatif évolue autour de 13.000 milliards de dollars. Une potentielle bombe à retardement économique.

Cet arrière-plan économique qui ne remet pas en cause une conviction forte: les actions resteront le meilleur placement ces prochains mois.

Croissance continue des bénéfices des entreprises

Dans son analyse des marchés, Fidelity table sur une hausse de la croissance des bénéfices des entreprises – ces mêmes bénéfices qui expliquent pour une grande partie les actuels pics de marché «sans précédent». Cette hausse des profits sera forte et durable, et les perspectives de la hausse de la fiscalité des entreprises – du moins les plus grandes actuellement – et la remontée des coûts de financement qui résulterait d’une hausse des taux d’intérêt suite au resserrement des politiques monétaires ne remettraient pas en cause cette tendance.

Toutes les actions ne sont cependant pas logées à la même enseigne. Tous les secteurs de l’économie ne sont pas égaux face à ce mouvement de hausse des bénéfices qui atteint en moyenne +11,4% entre 2019 et 2021. Le secteur des matières premières, avec une progression de 48,8% des gains sur la période, arrive largement en tête, suivi par le secteur IT (+23,4%), le secteur de la communication (+16,3%) et la santé (+11,2%). Un seul secteur affiche une croissance négative: l’industrie (-4,2%). Des disparités que l’on retrouve dans les allocations géographiques. Face à une moyenne de 11,4%, l’écart est grand entre le premier de la classe, les marchés émergents hors Asie (+16,1%), et l’Europe, très à la traîne (+6,1%).

La barre des 3%

Tout comme une possible hausse des taux d’intérêt et des taxes, l’inflation n’est pas non plus une menace.

Sans trancher le débat d’une «inflation de transition», Fidelity estime qu’inflation et rendement nominaux «raisonnables» peuvent aller de pair. Sur une base réelle, les actions continueront à surperformer tant que l’inflation restera inférieure à 3%. «Cependant, sur une base ajustée du risque, la désinflation reste le meilleur contexte pour les actions.» Si l’inflation passait durablement au-dessus de 3%, les matières premières au sens large – or inclus, donc – constitueraient une couverture «utile». Hormis cette hypothèse, elles peinent à suivre les actifs financiers le reste du temps.