Plusieurs médias belges annoncent que Gerard Lopez a confirmé se désengager du club de Mouscron. (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne/archives)

Plusieurs médias belges annoncent que Gerard Lopez a confirmé se désengager du club de Mouscron. (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne/archives)

L’homme d’affaires luxembourgeois Gerard Lopez est disposé à céder le club de l’Excelsior de Mouscron – qui aurait une dette de 4 millions d’euros et n’a pas obtenu sa licence pro – pour un euro symbolique. La faillite pure et simple menace. Ce qui ferait la bonne affaire de Flavio Becca et du club de Virton.

Le temps est plus que jamais à l’orage pour le club de football belge de l’Excelsior de Mouscron. Celui-ci n’a en effet pas obtenu sa licence pro, blanc-seing lui permettant d’évoluer dans l’univers professionnel, notamment en raison d’une situation financière catastrophique (dettes envers la fédération, cotisations sociales, précompte professionnel, primes d’assurance, TVA… non honorés). On évoque un passif de près de 4 millions d’euros, ce qui est abyssal pour un club de D1B. Le club est donc rétrogradé en D2 amateurs (le 4e niveau du foot belge) avec une pénalité de 3 points, si du moins il aligne une équipe. Ce qui n’est pas certain du tout.

Cet échec a peut-être été celui de trop pour l’homme d’affaires luxembourgeois , . Lopez a confirmé son intention de céder le club pour 1 euro symbolique, sous réserve que le repreneur poursuive les activités. «’Proposition admirable et dont je te remercie Gérard pour le club’ a dit Patrick Declerck le président du club», commente à Paperjam un proche de Gerard Lopez que Paperjam a sollicité pour une réaction.

Mais la dette est telle et le club plongé dans une telle déliquescence (centre de formation réduit à peau de chagrin, grève des joueurs qui attendaient leur salaire ou qui traitent leur président de «lâche»…) que beaucoup se demandent si cette possible reprise n’est pas utopique. À tel point que le spectre de la faillite pure et simple semble de plus en plus probable, le club étant alors tout simplement rayé de la carte du football belge.

De fait, «les 4 groupes qui avaient manifesté un intérêt n’ont pas présenté de garantie financière à ce jour» confirme la même source à Paperjam. «Tous «ensemble et chacun de leur côté, continuent à tout faire pour trouver une solution de continuité». 

L’Excelsior de Mouscron a jusqu’au 10 mai pour résoudre ses problèmes financiers. Soit via Gerard Lopez – ce qui est improbable, puisque celui-ci veut se retirer –, soit via un repreneur. L’intérêt d’un groupe américain avait été avancé en janvier, sans que cela ne se concrétise.

L’espoir est plus que ténu, puisque le directeur général du club affirme dans Sudpresse que sans repreneur «cela ne servira à rien d’introduire un recours (contre le non-octroi de la licence pro, ndlr)».

Une chance pour Virton

Les déboires de Mouscron et de Lopez, par ailleurs propriétaire des clubs de Bordeaux et Boavista, après avoir aussi été président de Lille, pourraient faire la bonne affaire de . Ce dernier est en effet président de l’Excelsior de Virton, qui évoluait aussi en D1B avec Mouscron, mais a été relégué sportivement en terminant à la dernière place du championnat. Mais Virton a obtenu sa licence pro en première instance pour la saison 2022-2023. Si Mouscron passait à la trappe, le club virtonais serait automatiquement maintenu dans l’antichambre de l’élite nationale.

Un nouveau conseil d’administration du club a eu lieu, au cours duquel il est apparu « une bonne entente et alignement entre tous les membres» dit-on encore à Paperjam. 

Celle-ci met aussi en avant qu’il n’y a eu «aucun but de lucre à titre personnel de la part de Gerard Lopez  qui a continué à financer au-delà de ses obligations, pour le seul bien de l’institution.» 

Une mise en demeure de la part des Gaumais

Du côté de Virton, on veut maintenant mettre le dernier clou au cercueil mouscronnois.

Les avocats du club gaumais, qui a vécu un championnat catastrophique sur le plan sportif, ont en effet envoyé à l’Excelsior de Mouscron une mise en demeure à hauteur de 5 millions d’euros, dommage évalué au regard des violations des «règles de bonne gouvernance financière imposées par le règlement ‘licence’ de l’URBSFA».

«Condamné à la relégation sportive au terme dune compétition ayant été ainsi grossièrement faussée par un concurrent direct, le RE Virton est bien entendu la première victime – en lespèce – de ces multiples fautes, dont, pour rappel, certaines sont pénalement répréhensibles», expliquent les avocats virtonais.

Selon eux, Mouscron a faussé le championnat, notamment en «engageant des joueurs et un staff technique d'un niveau bien supérieur à ce qu'il pouvait se permettre. En promettant des salaires élevés, mais ensuite en ne respectant pas ses obligations salariales, le RE Mouscron a recouru au dopage financier, avec pour conséquence que son classement sportif a été obtenu de manière frauduleuse