Les chantiers étaient encore opérationnels ce lundi. (Photo: Matic Zorman)

Les chantiers étaient encore opérationnels ce lundi. (Photo: Matic Zorman)

Alors que tout le pays se met en télétravail et évite les rassemblements, le secteur de la construction continue à travailler et les chantiers sont toujours actifs. Du moins pour le moment.

Cela n’aura échappé à personne, les camions circulent depuis ce matin et les chantiers de construction continuent à être actifs. Le secteur a-t-il bien pris la mesure de la pandémie et des risques encourus?

«Nous avons une activité qui se déroule la plupart du temps à l’air libre, donc nous avons jusqu’alors maintenu une certaine activité. Mais il est sûr que la situation va encore évoluer très prochainement. Pour le moment, les entreprises réagissent individuellement face à la situation», explique Jean-Marc Kieffer, administrateur délégué de CDCL. «Nous avons bien entendu demandé à nos équipes de respecter les distances de sécurité de deux mètres entre les personnes. Nous avons par ailleurs réorganisé le transport de nos ouvriers en demandant d’utiliser le plus possible les voitures personnelles et non plus les camionnettes pour éviter les regroupements dans des espaces confinés. Pour les pauses déjeuner dans les baraques de chantier, nous avons mis en place des roulements pour éviter le confinement», détaille le chef d’entreprise.

Par chance, le beau temps facilite le travail en extérieur et permet ainsi d’exercer les métiers de la construction sans trop de difficulté à l’air libre. Même son de cloche chez Costantini en ce qui concerne les chantiers au Luxembourg. «Par contre, pour nos chantiers en Île-de-France et dans le Grand Est, où nous sommes également implantés, ceux-là sont à l’arrêt», a expliqué Marine Riés, chargée de communication pour Costantini. «Et il est fort possible que cela arrive pour le Luxembourg dans les jours qui viennent.»

Et pour les architectes?

Pour les bureaux d’architectes, l’heure est à la réorganisation. «Nous avons proposé à tous ceux qui le peuvent de se mettre en télétravail, car nous sommes équipés pour cela», explique Nico Steinmetz, partenaire du bureau d’architectes Steinmetzdemeyer. «Nous avons encore autorisé des petits workshops à deux ou trois au bureau, à partir du moment où les distances sont respectées, car nos locaux nous offrent suffisamment de place pour pouvoir procéder ainsi. Mais nous devons aussi constater que quelques chantiers sont à l’arrêt, car certaines personnes-clés font défaut.»

Chez Beng, les équipes travaillent de manière alternée et les réunions de chantiers ont été annulées. «Seules les visites des chantiers sont encore acceptées», annonce Rose-Hélène Simon, chargée de communication du bureau d’architectes.

Toutefois, il faudra peut-être recourir au chômage partiel d’ici quelques jours. «Une fois que nous aurons fini toutes les tâches en attente, celles que nous n’avons pas le temps habituellement de faire, il faudra peut-être envisager d’avoir recours au chômage partiel», reconnait Nico Steinmetz. Une mesure «qu’il faudra toutefois bien expliquer pour rassurer les équipes».