Richard Forson pilote Cargolux depuis 2016, après avoir assuré l’intérim entre Frank Reimen et Dirk Reich. (Photo: Sebastien Goossens/Paperjam archives)

Richard Forson pilote Cargolux depuis 2016, après avoir assuré l’intérim entre Frank Reimen et Dirk Reich. (Photo: Sebastien Goossens/Paperjam archives)

Le CEO de Cargolux, Richard Forson, a réagi, mercredi soir, au communiqué publié par les syndicats concernant le blocage des négociations sur la nouvelle convention collective.

Les syndicats et la direction de Cargolux n’ont toujours pas réussi à s’entendre au sujet de la convention collective qui aurait dû entrer en vigueur en 2019. Le bras de fer dure depuis plus de six mois et se poursuit dans le cadre de l’Office national de conciliation (ONC) depuis février. Mercredi, l’OGBL et le LCGB ont publié un communiqué commun dans lequel ils mettent en garde contre une «escalade du conflit collectif» et demandent une réunion d’urgence de l’ONC.

Le CEO de Cargolux, Richard Forson, a réagi, mercredi soir, auprès de Paperjam aux revendications des salariés, notamment concernant le souhait de bénéficier des affaires florissantes de la compagnie de fret, qui a enregistré un record de 211 millions de dollars de bénéfices en 2018.

À mon sens, c’est une participation très généreuse pour les employés.

Richard ForsonCEOCargolux

«Dire que les salariés ne profitent pas des bénéfices de la compagnie est incorrect», corrige Richard Forson. «La convention collective prévoit un mécanisme de participation aux bénéfices à hauteur de 10%, c’est-à-dire que 10% des bénéfices sont reversés aux salariés couverts par la convention collective.» Cette participation variait en fonction du niveau de salaire auparavant, mais est désormais fixe. Chaque salarié reçoit la même somme. «À mon sens, c’est une participation très généreuse pour les employés», insiste le CEO de Cargolux.

Quant à la revendication syndicale de revoir les conditions de travail et de rémunération à la hausse, le dirigeant rétorque: «Nous sommes une industrie qui connaît des bonnes et des mauvaises années. Durant les bonnes années, nous partageons les bénéfices, mais nous devons aussi en provisionner afin de traverser de moins bonnes années. C’est la façon responsable» de gérer une compagnie aérienne. D’autant que, prévient M. Forson, «2019 ne sera pas une année aussi florissante qu’en 2018, avec des volumes en baisse et des revenus sous pression. Nous voulons assurer un business durable.»

Une question de soutenabilité du business

Le CEO de Cargolux répète son ouverture à la discussion – 24 réunions en 16 semaines de procédure de conciliation. Sauf qu’elle trouve sa limite dans le fait que «la société ne peut pas se permettre financièrement d’accéder aux demandes syndicales». «Ce serait irresponsable de donner notre accord à quelque chose sachant que cela représente un sérieux risque financier pour la compagnie», estime M. Forson.

La direction de Cargolux attend désormais la convocation formelle à la réunion devant l’ONC sollicitée par les syndicats. Le feuilleton ne semble pas proche de son épilogue, après des discussions déjà à couteaux tirés en 2015, lors des négociations sur la dernière convention collective – à une époque de vaches maigres pour la compagnie de fret.