À l’issue de la crise, les organisations développent un nouvel appétit pour l’intégration des technologies au cœur de leur modèle opérationnel. Bien se transformer implique de se doter de réelles capacités d’innovation, qu’elles pourraient aller chercher auprès des start-up.

Suite à la crise sanitaire, toutes les organisations, des plus petites aux plus grandes, ont pris conscience de l’opportunité d’innover et d’intégrer les nouvelles technologies pour perdurer. «On se rend compte aujourd’hui que l’innovation n’est pas uniquement l’apanage des grands acteurs. Durant les derniers mois, de nombreuses petites organisations ont démontré une réelle volonté de se réinventer, ne fût-ce que pour perdurer. Des petits commerçants, des acteurs de l’événementiel, des artisans ou encore des petites structures industrielles sont amenés à repenser leur modèle business ou opérationnel pour continuer à servir le marché», explique Brice Lecoustey, Partner au sein d’EY Luxembourg. «Au niveau des grandes entreprises, la crise a donné un coup d’accélérateur aux projets de transformation numérique. Pour ces acteurs, la contribution de la technologie au renforcement de la résilience de l’organisation est désormais intégrée à l’évaluation du retour sur investissement.»

L’innovation n’est pas uniquement technologique, même si, dans 80% des cas, le numérique va jouer un rôle plus ou moins important.
Brice Lecoustey

Brice LecousteyPartner & Digital LeaderEY Luxembourg

Automatiser, prédire, gérer, communiquer

La plupart des organisations développent donc un appétit nouveau pour les nouvelles technologies. «L’innovation n’est pas uniquement technologique, même si, dans 80% des cas, le numérique va jouer un rôle plus ou moins important», assure Brice Lecoustey. «Les projets envisagés vont généralement poursuivre des démarches d’automatisation des processus, servir une meilleure anticipation des évolutions à venir, soutenir la gestion de l’activité et contribuer à une meilleure interaction avec les clients. Il ne s’agit donc pas d’investir dans la blockchain, mais le plus souvent dans des solutions de suivi de la relation client, des outils d’analyse de données permettant d’obtenir facilement des tableaux de bord utiles au pilotage de l’entreprise, des ERP facilitant l’établissement d’un devis, le suivi des commandes fournisseurs, la réalisation de la prestation jusqu’à la facturation.»

L’accès à la technologie n’est plus un frein

Le véritable enjeu, aujourd’hui, est de parvenir à orchestrer ces technologies au sein du contexte opérationnel de l’entreprise. «Les outils sont aujourd’hui disponibles et beaucoup plus abordables qu’il y a quelques années. De plus, au Luxembourg, toute structure peut accéder à des aides pour mettre en œuvre des projets de transformation numérique ou d’innovation, à travers les programmes FIT4DIGITAL, FIT4RESILIENCE ou encore des structures comme Luxinnovation», explique Brice Lecoustey. L’accès à la technologie n’est donc plus un frein.

Les difficultés que rencontrent les acteurs désireux d’innover résident plus dans la manière d’intégrer les outils au cœur de leur modèle. «Pour cela, il faut parvenir à développer ou s’adjoindre une capacité à innover», poursuit l’associé du cabinet EY. «Il faut disposer de compétences pour être capable de déterminer, au regard d’une problématique ou d’un objectif, comment faire évoluer l’entreprise en s’appuyant sur les possibilités offertes par le numérique.»

Il y a une vraie opportunité pour les entreprises à se rapprocher des start-up.
Brice Lecoustey

Brice LecousteyPartner & Digital LeaderEY Luxembourg

S’appuyer sur la capacité d’innover des start-up

Au Luxembourg, les structures désireuses d’évoluer trouveront divers interlocuteurs pour les accompagner dans cette transformation. Les fédérations sectorielles, par exemple, pourront guider leurs membres vis-à-vis des grands enjeux de transformation. Des consultants sont aussi là pour aider à définir les projets et à les mettre en œuvre. Enfin, les start-up ont aussi un rôle à jouer dans cette démarche. «Tous ces acteurs sont complémentaires et sont appelés à jouer un rôle dans le soutien à l’innovation. Plus particulièrement, je considère qu’il y a une vraie opportunité pour les entreprises à se rapprocher des start-up, Luxembourg ayant développé un écosystème fertile à ce niveau», commente Brice Lecoustey. «Ces acteurs peuvent en effet faire valoir une réelle capacité à innover, qui pourrait aussi profiter aux organisations qui nourrissent l’ambition de se réinventer.»

Les start-up, pour leur part, peuvent trouver un intérêt financier à valoriser leur capacité d’innovation auprès d’autres structures.
Brice Lecoustey

Brice LecousteyPartner & Digital LeaderEY Luxembourg

Une approche vertueuse

Les entreprises comme les start-up, en s’inscrivant dans une démarche d’innovation ouverte, ont tout à gagner à se rapprocher et interagir ensemble. «L’approche permet en effet aux entreprises, petites ou grandes, d’avancer sur le chemin de l’innovation. Elle leur permet de s’appuyer sur des personnes qui, au sein des start-up, disposent non seulement d’une maîtrise technologique, mais aussi de réelles capacités à mettre les outils en œuvre», précise Brice Lecoustey. Les start-up, pour leur part, peuvent trouver un intérêt financier à valoriser leur capacité d’innovation auprès d’autres structures.» Une grande entreprise peut par exemple créer son propre incubateur, intégrant des sociétés innovantes associées à son business. On peut aussi imaginer voir se développer des lieux d’échange entre de petites organisations traditionnelles et des start-up. «De cette manière, on peut mieux soutenir l’innovation à travers l’ensemble de l’économie tout en consolidant cet écosystème start-up que l’on a tous intérêt à voir prospérer», conclut Brice Lecoustey.