Suzanne Cotter, future directrice du Mudam, prendra ses fonctions en janvier. (Photo: Mike Zenari/archives)

Suzanne Cotter, future directrice du Mudam, prendra ses fonctions en janvier. (Photo: Mike Zenari/archives)

Les journalistes de Paperjam vous proposent un regard personnel sur un fait marquant de l’actualité de 2017.

En 2010 et 2011, la Belgique était restée 541 jours sans gouvernement et d’aucuns disent qu’elle ne s’est jamais si bien portée. L’analogie a ses limites, mais le Mudam est en train de voir la fin d’un tunnel long d’une bonne année sans avoir un directeur à sa tête.

Petit rappel des faits, le 4 novembre 2016, Enrico Lunghi annonçait sa démission suite à l’affaire très médiatisée qui le montrait en mauvaise posture dans une interview. Le 31 décembre 2016, il quittait donc l’établissement qu’il avait dirigé depuis 2009, non sans avoir mis en place une programmation que l’on a pu suivre tout au long de l’année, avec des expositions comme celles de Tony Cragg, Ad Reinhardt, Su-Mei Tse, des événements, des collaborations internationales…

Le navire pouvait avancer, avec une équipe assez désemparée par le départ de son directeur et la mauvaise image qui était véhiculée, mais soudée et fermement décidée à poursuivre le travail et les ambitions qui ont mené le Mudam où il est aujourd’hui. Mais le capitaine du navire allait mettre du temps à arriver.

En février, le Conseil d’administration nommait une délégation pour gérer les affaires courantes et une autre pour trouver un nouveau directeur. D’emblée, il était question de prendre son temps pour trouver la perle rare puisque le comité de sélection se donnait neuf mois pour le recrutement.

Un comité de sélection international, un chasseur de têtes et des offres d’emploi plus tard, la personnalité de Suzanne Cotter émergeait pour prendre la tête du Mudam. Annoncée en août par Paperjam.lu, la confirmation officielle de sa nomination n’arrivait qu’en octobre. La future directrice prendra ses fonctions en janvier, d’abord à mi-temps pour terminer ses missions auprès de la Fondation Serralves. Elle pourra faire bénéficier le musée de son importante expérience et de son carnet d’adresses international, comme elle le rappelle dans une interview à Paperjam.lu.

Mais la programmation 2019 aura dû en grande partie se faire sans elle, car les expositions d’envergure se préparent très en amont. Les expositions de Jeff Wall ou Bert Theis avaient déjà été initiées par Enrico Lunghi.
Durant les 541 jours sans gouvernement, la Belgique n’avait expédié que les affaires courantes. Le Conseil d’administration du Mudam a été un peu plus loin, en prenant des décisions stratégiques et artistiques qui incombent généralement à une direction: gratuité d’accès pour une partie du musée, réduction significative de la boutique, changement de tenue du personnel, accroissement des possibilités de location de salle, ouverture jusqu’à 23h le mercredi… L’arrivée prochaine de Suzanne Cotter et les décisions qu’elles prendra nous diront si ces choix étaient judicieux.