Les données sont notamment utilisées pour les prévisions de besoins en infrastructures comme des crèches ou des écoles.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Les données sont notamment utilisées pour les prévisions de besoins en infrastructures comme des crèches ou des écoles.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Près de 270.000 ménages résidents seront invités à répondre au questionnaire du recensement de la population dès le 8 novembre prochain. Le Statec espère voir la participation en ligne décoller tandis que les communes veillent au recrutement d’agents recenseurs.

C’est une opération d’envergure qui se prépare du côté du Statec, en collaboration avec les communes et MyGuichet.lu: le 37e recensement de la population, prévu du 8 novembre au 6 décembre, devrait solliciter les 269.909 ménages résidents selon une nouvelle méthodologie.

«Pour la première fois, notre base de données sera alimentée par trois sources de données à savoir le questionnaire électronique, le questionnaire papier et trois registres administratifs, dont le registre national des personnes physiques (RNPP)», détaille Charlie Klein, employé au service Population et logement du Statec.

L’institut de statistiques dispose d’un budget prévisionnel de 5,35 millions d’euros pour réaliser ce coup de sonde précis de la population. Éducation et marché du travail, langues, situation de handicap, mobilité ou encore logement: «Le recensement dépasse de loin le simple comptage de la population», souligne notre interlocuteur.

Les données récoltées restent confidentielles, assure le Statec. Elles servent notamment à faciliter les prévisions en matière d’infrastructures comme des crèches, des hôpitaux, des écoles, etc. Les résultats du recensement devraient être publiés en plusieurs étapes avec, d’ici à la fin de l’année prochaine, le nombre total de la population qui sera remis à Eurostat puis, tout au long de 2023, des parutions par thématiques. 

Nous espérons recueillir entre 30% et 40% de réponses en ligne.

Charlie Kleinemployé service Population et logementStatec

Un questionnaire en ligne puis l’option papier

À partir du 8 novembre, chaque ménage recevra par courrier un code d’accès lui permettant de remplir le questionnaire via MyGuichet.lu. «Nous espérons recueillir entre 30% et 40% de réponses en ligne», avance Charlie Klein. Lors du précédent recensement de 2011, seuls environ 2% des questionnaires avaient été remplis sur la toile.

Dans un deuxième temps, à partir du 22 novembre, des agents recenseurs déposeront un questionnaire papier aux ménages n’ayant pas répondu en ligne. Rédigé en langues française et allemande, le document pourra toutefois être demandé en luxembourgeois, en anglais et en portugais, précise le Statec.

Des cadeaux à gagner

À compter du 6 décembre, les agents recenseurs récolteront les questionnaires papier qui n’auraient pas été retournés au Statec ou aux communes. Celles-ci sont chargées du recrutement des agents recenseurs. Le 18 août dernier, Differdange annonçait sur sa page Facebook en avoir trouvé suffisamment. La semaine dernière, Mamer a sollicité ses administrés via un toutes-boîtes.

Si l’occupation se fait sur base volontaire, elle entraîne le versement d’une indemnité. Fixée par un décret ministériel, elle s’élève à 1,15 euro par immeuble puis 2,30 euros par ménage et 1,40 euro par individu. Pour devenir agent recenseur, il faut être âgé d’au moins 18 ans, être en mesure de se déplacer sur le territoire de sa commune de résidence et avoir une connaissance linguistique en luxembourgeois, allemand, français et anglais. En 2011, environ 3.500 agents recenseurs étaient venus prêter main-forte à l’opération.

«Il est obligatoire de participer au recensement», souligne Charlie Klein, du Statec. L’institut a même prévu une loterie pour encourager la participation en ligne de la population. À la clé, des casques Bluetooth et des tablettes sont annoncés.

Un impact sur la vie politique locale

Le recensement répond au règlement européen 763/2008, mais joue aussi un rôle-clé dans la vie politique locale puisque la loi communale actuellement en vigueur stipule que le nombre de membres de chaque conseil communal se base sur les données collectées lors de l’opération.

En février dernier, le Syvicol a rappelé son souhait de voir la loi modifiée pour que le Registre national des personnes physiques – mis constamment à jour – soit utilisé plutôt que le recensement décennal. Le Syndicat des villes et communes luxembourgeoises a également appelé à organiser le recensement au premier semestre 2022, pour limiter les risques de propagation du Covid-19. Finalement, l’opération initialement prévue en février puis en juin aura donc lieu .