Sabrina Lemaire: «Il faut attirer les talents grâce à une image moderne et positive face à l’ère du digital, et il faut donner la possibilité à l’employé de se perfectionner et de se former.» (Photo: Post Luxembourg)

Sabrina Lemaire: «Il faut attirer les talents grâce à une image moderne et positive face à l’ère du digital, et il faut donner la possibilité à l’employé de se perfectionner et de se former.» (Photo: Post Luxembourg)

En amont du «10x6 RH: Les compétences pour demain à l’ère du digital», qui se déroulera le mercredi 22 mai 2019 chez PwC, l’une de nos oratrices, Sabrina Lemaire, partage sa vision de la transformation du digital.

Pour faire face à la transformation digitale, quelles sont les compétences privilégiées par les recruteurs et employeurs? À quoi doivent s’attendre les candidats?

Sabrina Lemaire. – «La transformation digitale est sur toutes les lèvres et les attentes sont élevées en termes de compétences digitales des nouvelles recrues et de maturité digitale des employés d’une société.

L’employeur à de plus en plus d’attentes vis-à-vis des collaborateurs actuels ou futurs, qui vont constituer son capital le plus important pour faire face à cette révolution technologique, culturelle et organisationnelle. Les recruteurs favorisent de facto une agilité et une appétence au changement qui vont aider la société à faire évoluer son paradigme.

Ils attendent un candidat engagé, polyvalent et ‘adaptable’ rapidement à toute situation. Il ne s’agit plus seulement de savoir se servir d’un ordinateur ou d’un téléphone portable, mais de faire preuve de curiosité et de liens et savoir utiliser voire proposer de nouveaux outils, dans une démarche proactive et collaborative.

Les compétences de compréhension et d’exploitation des données deviennent importantes. Dans un récent article de Forbes, Gil Press désigne l’intelligence artificielle (IA), les agents intelligents (tels que les chatbots) et l’Internet des objets (IoT) comme les technologies-clés de la transformation digitale au cours des prochaines années.

Les données, leur analyse et leur traitement font partie intégrante des nouvelles compétences à développer.

Sabrina Lemairedirectrice marketingPost Luxembourg

Les données, leur analyse et leur traitement font partie intégrante des nouvelles compétences à développer. Les employés qui ont une compréhension de l’analyse, du traitement et de la mise en œuvre des données représentent alors une valeur croissante pour les entreprises. Le pendant de ces métiers reste les métiers garants de l’éthique vis-à-vis de ces données et les responsabilités de la gestion de données massives sur leurs clients qui y sont associés.

L’orientation client est également clé dans les compétences recherchées au niveau des collaborateurs. Les clients sont hyper connectés donc en capacité de comparer les offres, ils sont également mobiles et utilisent des technologies de plus en plus sophistiquées pour interagir avec les sociétés. Les employés doivent être en capacité de comprendre ces cibles et leur comportement, et de les garder au centre de leur préoccupation.

Est-ce que cet avènement s’avère être compliqué pour les sociétés en général, en ce qui concerne leur processus de recrutement ou de formation?

«L’imprévisibilité de technologies disruptives rend le recrutement plus difficile. Elles peuvent émerger rapidement et ceux qui ont les moyens de transférer leurs compétences dans d’autres domaines et qui sont enthousiasmés par la formation professionnelle sont sans doute des collaborateurs aussi précieux que ceux qui ont une connaissance approfondie de certaines technologies, mais ont eu moins d’expérience de la transformation des priorités des entreprises.

Les techniques de recrutement classiques sont révolues. De nombreuses plates-formes digitales de recrutement émergent, permettant de mieux cibler candidats et entreprises. Pour dénicher les meilleurs talents, la démarche de l’entreprise doit se renouveler.

Une synergie doit s’installer entre les entreprises et les candidats, et proposer des perspectives d’avenir réjouissantes au sein de la société qui emploie.

Sabrina Lemairedirectrice marketingPost Luxembourg

Il faut attirer les talents grâce à une image moderne et positive face à l’ère du digital, et il faut donner la possibilité à l’employé de se perfectionner et de se former. Prenons l’exemple d’une personne de la génération Z ou Y, voire millennials, ses attentes seront beaucoup plus élevées en termes de digital puisque cette personne est née avec internet.

Ces générations favorisent également des entreprises faisant preuve de responsabilité sociétale et qui vont leur offrir des possibilités de formation et d’évolution, en plus d’un équilibre vie privée/vie professionnelle.

Une synergie doit s’installer entre les entreprises et les candidats, et proposer des perspectives d’avenir réjouissantes au sein de la société qui emploie. Un employé se sentira mieux s’il peut répondre aux attentes de son entreprise.

Pour cela, les offres de formation en interne sont donc indispensables au bien-être de l’employé, et c’est la responsabilité des ressources humaines de veiller à l’enrichissement des employés de la société, en collaboration avec les chefs de département, qui connaissent précisément les besoins de leurs équipes.

Les RH ne doivent pas hésiter à utiliser tous les outils disponibles, tous les canaux digitaux disponibles (Moos, Cooc, e-learning, reverse mentoring, etc.).

Sabrina Lemairedirectrice marketingPost Luxembourg

Les RH ne doivent pas hésiter à utiliser tous les outils disponibles, tous les canaux digitaux disponibles (Moos, Cooc, e-learning, reverse mentoring, etc.), et à se remettre à jour constamment pour pouvoir rebondir sur les évolutions rapides de la technologie et d’anticiper les nouveaux besoins.

En termes de formations, il existe également des programmes gouvernementaux ou privés d’inclusion numérique et digitale, tels que Skills Bridge, Digital SkillUP, Fit4Digital de l’Adem, pour lesquels j’interviens en tant que formatrice ou coach.

Ces programmes permettent de sensibiliser les collaborateurs futurs ou actuels d’une société aux nouvelles méthodologies et de les préparer à l’évolution de leurs métiers et plus largement du monde qui les entoure.

Selon vous, quel sera le principal défi pour les experts RH ou du digital dans le recrutement du futur?

«Beaucoup de pratiques ne sont pas encore adoptées par les entreprises. Je pense qu’en parcourant votre actualité Linkedin, vous avez tous déjà vu passer un CV vidéo. Ce genre de pratique permet aisément à l’entreprise d’avoir une première impression sur le candidat, de mettre un nom sur un visage plutôt que de passer par un CV classique. Mais les entreprises favorisent encore très peu ce type de support. Il en va de même avec les entretiens, qui se font plus facilement en présentiel, que par Skype ou par vidéo.

Je pense également que le plus important est d’accompagner le candidat tout au long du processus de recrutement, en gardant une communication flexible et régulière, avec des e-mails de réponses ou des notifications pour tout autre poste qui lui correspondrait, par exemple. La communication se fait déjà en amont de la rencontre, via les réseaux sociaux et les efforts ‘Employer Branding’ que la société réalise. Autant d’éléments qui vont motiver un candidat à rejoindre une société.»

Vous pouvez vous inscrire au «10x6 RH: Les compétences pour demain à l’ère du digital» sur le site du .