Le galeriste peut aider à faire découvrir l’art contemporain. (Photo: Éric Chenal/Archives)

Le galeriste peut aider à faire découvrir l’art contemporain. (Photo: Éric Chenal/Archives)

La culture a beau être un bien «essentiel», l’art ne s’achète pas pour autant au supermarché. Il répond à un marché spécifique, qui a ses règles et ses acteurs spécialisés. Petit tour d’horizon des principaux acteurs qui vendent de l’art et des lieux où en acheter.

Les galeristes et les galeries

Acteur-clé du marché de l’art contem­porain, le galeriste est un intermédiaire entre un artiste et un acheteur ou un collectionneur. Il promeut le travail d’artistes renommés ou en passe de le devenir et vend leurs œuvres qui sont présentées à l’occasion d’expositions dans la galerie. Un même artiste peut être représenté par plusieurs galeries, mais des exclusi­vités géographiques sont généralement respectées, permettant ainsi de répartir les différents marchés à l’échelle mondiale.

La part de risque est importante pour les galeristes, car ils assurent un travail de légitimation du travail de l’artiste. C’est le premier acteur qui transforme une valeur artistique en valeur économique. Ce travail de promotion, outre l’exposition, passe aussi par la communication auprès d’un vaste réseau qui comprend les col­lectionneurs, les institutions, la presse. Il peut également prendre la forme d’édition de catalogues. Les galeristes doivent donc avoir une grande capacité à découvrir de nouveaux talents et à savoir les faire connaître auprès d’un réseau qualifié. À cela s’ajoutent une capacité commerciale pour assurer les ventes et des qualités relationnelles pour main­tenir et accroître leur réseau. Les galeries d’une certaine envergure participent habituellement à des foires, qui leur assurent une visibilité internationale et assoient la renommée de la galerie et des artistes représentés. Le galeriste se rémunère en retenant une commission sur le prix de vente des œuvres.

Premier et second marchés

Les galeries d’art contemporain présen­tent majoritairement des œuvres dernièrement créées par l’artiste. On parle alors de «premier marché». Mais il existe aussi un «second marché», pour des œuvres qui sont mises en vente après avoir déjà appartenu à un collectionneur ou une fondation par exemple, même si l’artiste est encore vivant. Ces ventes se font alors plutôt de gré à gré ou en salle des ventes, pour assurer une plus grande confidentialité aux vendeurs et aux acheteurs.

Si, jusqu’à présent, ces ventes de second marché étaient plutôt confidentielles pour les galeries d’art contemporain, elles commencent à venir sur le devant de la scène. Elles représentent en effet une oppor­tunité de diversification des risques, ce qui, en période perturbée, avec des prix pouvant être fluctuants pour les artistes émergents, assure une plus grande stabilité financière pour les galeries. Ainsi, le galeriste Emmanuel Perrotin vient d’ouvrir une nouvelle galerie à Paris dédiée au second marché.

Les foires

Les foires sont de grandes expositions qui rassemblent plusieurs galeries, venant généralement de différents pays. Elles durent quelques jours et créent l’évé­nement. Chaque galerie dispose d’un stand sur lequel elle peut choisir de mettre en avant un seul artiste (solo show) ou un accrochage de plusieurs créateurs représentatifs de la ligne artistique de la galerie.

Ce sont des événements privilégiés pour le premier marché. Les plus grandes foires d’art contemporain sont Art Basel (Suisse), Frieze (Londres), la Fiac (Paris) et Artissima (Turin). Le TEFAF (The European Fine Art Fair) – qui se tient à Maastricht – est le salon d’art et d’antiquités le plus important au monde. Au Grand-Duché, Luxembourg Art Week est la foire spécialisée en art contemporain; elle rassemble des galeries locales et internationales. Les amateurs d’art peuvent également visiter le salon annuel du CAL, où toutes les œuvres exposées sont à vendre.

Cet article a été rédigé pour le supplément «Luxembourg Art Week» de l’ parue le 28 octobre 2021.

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