Annemarie Arens: «Pour chacun de nos labels, nous avons des critères d’éligibilité différents qui sont définis par un groupe d’experts de la Place.» (Photo: Mike Zenari / archives)

Annemarie Arens: «Pour chacun de nos labels, nous avons des critères d’éligibilité différents qui sont définis par un groupe d’experts de la Place.» (Photo: Mike Zenari / archives)

Madame Arens, après 10 ans d’activité, quel bilan peut-on dresser de l’activité de Luxflag?

«Je pense que nous avons été un facteur très important dans le développement de la finance responsable et durable au Luxembourg. Aujourd’hui, le Grand-Duché se situe au deuxième rang mondial des finances responsables et à la première place en Europe, en termes d’actifs comme de nombre de fonds. Le lancement du premier label de Luxflag, en 2006, sur la microfinance, a permis de donner beaucoup de transparence à un milieu qui en avait besoin.

Il existe d’autres agences de labellisation en Europe, mais chacune utilise des processus différents. En Allemagne, par exemple, on ne se base que sur une déclaration faite par le fonds demandeur pour certains niveaux de labellisation. Luxflag est la seule agence qui effectue des analyses indépendantes et détaillées.

Justement, quelles sont les étapes à parcourir pour un fonds d’investissement qui souhaite obtenir un label de Luxflag?

«Pour chacun de nos labels, nous avons des critères d’éligibilité différents, qui sont définis par un groupe d’experts de la Place. Il s’agit pour nous d’une sorte de ligne de conduite. Pour commencer, il existe une analyse des documents exigés et un premier rapport rédigé par Luxflag. Le dossier est ensuite soumis à un comité d’éligibilité composé d’experts du secteur à l’international. Ce comité va émettre une recommandation au conseil d’administration de Luxflag, qui décidera finalement de l’attribution ou non du label. Celui-ci est valable 12 mois et peut être reconduit chaque année selon le même mécanisme. 

Peut-on parler d’une tendance pour les fonds responsables et durables?

«Il y a en effet de plus en plus de demandes du côté des investisseurs pour des placements qui génèrent de l’impact. Un impact non pas financier mais social ou environnemental. Cela se traduit par l’augmentation des produits proposés par les sociétés de gestion, qui sont de plus en plus nombreuses à venir vers nous pour obtenir des labels. Mais pour l’instant, ce sont surtout les investisseurs institutionnels, comme les assurances ou les fonds de pension, qui sont sur ce marché.

Actuellement, nous proposons des labels pour la microfinance, l’environnement, l’ESG (l’environnement, le social et la gouvernance) et le climat. Au total, nous labellisons 52 fonds pour un total d’actifs de 13 milliards d’euros. Nous voulons maintenant nous diriger sur le marché des obligations vertes et, dans ce sens, nous sommes en train de travailler sur un label green bond. Nous sommes d’ailleurs en phase de finalisation et pensons le lancer au premier trimestre 2017.»