Jean Diederich, président de l’Association des professionnels de la société de l’information. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Jean Diederich, président de l’Association des professionnels de la société de l’information. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

, de l’Apsi, l’Association des professionnels de la société de l’information, partage les trois grands défis qui attendent l’écosystème numérique en 2022.

«Le premier challenge que doit relever le Grand-Duché dans la mise en œuvre d’une société plus numérique réside dans l’acquisition et le développement de talents informatiques. Disposer des bons profils et des bonnes compétences est un préalable à l’accomplissement des ambitions affichées par le pays. Il est essentiel de pouvoir développer une réelle substance, à l’échelle nationale, dans le domaine du numérique. Si la problématique des talents n’est pas spécifiquement locale, le Luxembourg, vu sa taille, aura certainement plus de difficultés à attirer les talents informatiques. Il appartient aux acteurs de l’écosystème ICT de se mobiliser, de trouver les moyens de faire venir les bonnes compétences, d’accompagner la formation, d’orienter davantage de jeunes et d’augmenter le nombre de femmes dans les métiers du numérique. 

Le Luxembourg doit aussi ­rattraper un certain retard en matière ­d’adoption et de développement de solutions cloud. On peut se féliciter de disposer d’infrastructures de pointe, nous ­permettant par exemple d’accueillir l’ambassade numérique estonienne sur notre territoire. Au-delà, cependant, il faut que nous puissions développer d’autres solutions cloud, surtout en ­investissant au niveau applicatif, en soutenant le développement de ­solutions SaaS (­software as a service, ndlr) que nous pourrions exporter largement. Quelques acteurs ont démontré que cela était possible, à l’instar de ­Luxhub ou de Finologee. Il nous faut cependant aller plus loin dans cette voie. 

Le troisième défi est relatif à la cybersécurité, enjeu critique pour de nombreux acteurs-clés de l’économie, ainsi que pour la société dans son ensemble. En la matière, les ressources sont aussi très rares. Plutôt que d’aborder ces problématiques chacun de son côté, il serait opportun de réfléchir à la définition de stratégies homo­gènes à l’échelle nationale, qui permettraient notamment de combiner les ressources publi­ques et privées dans le do­maine de la cybersécurité. De cette ma­nière, nous pourrions disposer d’une masse critique nécessaire pour servir les institutions nationales et mieux soutenir les acteurs privés face à la menace. Cette force de frappe serait un réel atout pour la mise en œuvre de nos ambitions nationales en matière de digitalisation.»

Propos recueillis par Sébastien Lambotte

Cet article a été rédigé pour le supplément , paru le 16 décembre avec .

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