Le ministre Dan Kersch devra donner des explications aux indépendants heurtés par ses propos. (Photo: Anthony Dehez/Archives Paperjam)

Le ministre Dan Kersch devra donner des explications aux indépendants heurtés par ses propos. (Photo: Anthony Dehez/Archives Paperjam)

L’éditorialiste du Lëtzebuerger Land, Josée Hansen, revient sur les mots très durs du ministre Dan Kersch à l’égard des indépendants. Un ministre qui a une vision du monde très binaire, souligne-t-elle, mais qui s’est mis à dos tout un pan de la société.

en cette période de pandémie, le ministre du Travail et de l’Emploi, (LSAP), est parvenu, en quelques phrases un peu trop tranchantes, à s’attirer les foudres du secteur des indépendants.

Un épisode dont la société luxembourgeoise dans son ensemble aurait pu éviter les frais pour continuer à se serrer les coudes dans cette période de lutte commune contre un virus pour le moins virulent.

, la rédactrice en chef, Josée Hansen, revient sur cet épisode qui a poussé les représentants de l’horeca, du commerce et de l’artisanat à s’indigner , parlant d’une «gifle humiliante, indigne d’un ministre du gouvernement».

Pour Josée Hansen, le Luxembourg peut être fier de son système social, «qui, contrairement à des pays en voie de développement et leur économie parallèle très développée (qui s’est arrêtée net avec les confinements), ou aux États-Unis (22 millions de nouveaux chômeurs en un mois), protège les salariés en temps de crise. Et prévoit des ponts permettant d’enjamber les gouffres conjoncturels.»

Les bons et les méchants

Mais, poursuit l’éditorialiste, «Dan Kersch a une vision du monde très binaire: les gentils salariés et les méchants patrons, les bons secteurs de la construction ou de la restauration et les méchants de la finance, de l’assurance ou de l’immobilier (dont les demandes ont été refusées parce qu’ils ne sont pas – encore – jugés en crise)».

Elle observe que, par ses propos, il s’est mis à dos tout un pan de la société, «des petits avocats qui débutent au salaire social minimum à ceux qui ont osé se lancer dans l’entrepreneuriat».

Josée Hansen propose donc au ministre du Travail et de l’Emploi, en chute de son édito, de définir ce qu’il entend vraiment par «solidarité économique» et «de dire si le coiffeur, le libraire ou le menuisier ont le droit d’être protégés eux aussi lorsque l’État leur interdit le droit fondamental de faire commerce».

Un débat qui n’a probablement pas fini de faire des vagues et sur lequel il sera bon de revenir lorsque les priorités du moment se seront déplacées.