La technologie développée par LMO et le SnT permettra à un satellite de «comprendre» les dangers d’un débris et d’entamer des procédures pour l’éviter. (Photo: Shutterstock)

La technologie développée par LMO et le SnT permettra à un satellite de «comprendre» les dangers d’un débris et d’entamer des procédures pour l’éviter. (Photo: Shutterstock)

Au Luxembourg, mardi, le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, avait annoncé suivre de près les évolutions des technologies de lutte contre les débris de l’espace et vouloir aider les start-up du new space. Jeudi, le CEO de LMO, Michel Poucet, a annoncé un premier gros contrat avec l’ESA. 

L’alignement des planètes, dans le secteur du newspace, est peut-être encore plus important que dans les autres secteurs auxquels s’attaquent les start-up. C’est parce que son projet – développer des technologies pour lutter contre la multiplication des débris dans l’espace et les risques qui y sont associés – est parfaitement en ligne avec une des préoccupations de l’Agence spatiale européenne (ESA) que Lift-Me Off (LMO) a obtenu son premier contrat avec l’agence.

Probablement aussi parce qu’après deux ans de travaux menés avec le «Computer vision, imaging and machine intelligence research group» du SnT à l’Université du Luxembourg, les algorithmes et les capteurs de la start-up de Michel Poucet sont prêts à aller se frotter à la réalité.

Cet automne, indique-t-il depuis Londres où il a annoncé ce contrat jeudi, sera mis en orbite sur un satellite. Concrètement, cet outil permet à un satellite d’observer les objets qui passent à proximité, de connaître leur vitesse et leur trajectoire et d’amener le satellite à bouger en cas de souci, sans aucune intervention humaine.

Une bille de 50 grammes lancée à 10km/sec va percuter un satellite comme un bus qui roulerait à 50km/h, explique Nicolas Bobrinsky, spécialiste de la sécurité de l’espace et chef de département à l’ESA. Il y a 170 millions de débris d’un millimètre au-dessus de nos têtes, 670.000 de moins de trois centimètres et 30.000 de plus de 10 centimètres.

«Notre technologie fait 22 mises à jour par seconde», explique le CEO de LMO, à la tête d’une équipe de six personnes et de six autres chercheurs au SnT. La start-up, qui a suivi les conseils de l’Agence spatiale luxembourgeoise, n’a pas postulé à une des possibilités d’incubation, préférant continuer à affiner son business plan.

En juillet dernier, elle avait levé 450.000 euros auprès de Louis de Schormeler, dirigeant de Corporate Diplomat et au conseil de surveillance de Villeroy&Boch, et du fonds belge Vives Inter-University, qui investit dans des  ainsi que dans des startups technologiques en Belgique et dans les pays limitrophes. Ce qui lui permet d’avoir, outre Yves Elsen, supporter de la première heure, le Belge Yannick Vancoppenove au conseil d’administration.

Si tout se passe comme prévu, la technologie devrait donner ses premiers résultats en fin d’année et LMO pourra alors la commercialiser plus largement et trouver de nouveaux fonds pour accélérer. Au rythme du lancement des constellations, le sujet va devenir de plus en plus brûlant, ont rappelé le directeur de l’ESA et le ministre de l’Économie, (LSAP), mardi lors de la conférence de presse de la quatrième semaine des ressources de l’espace.

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