Olivier Goemans, head of investment services and innovation au sein de la Bil. (Photo: Bil/archives)

Olivier Goemans, head of investment services and innovation au sein de la Bil. (Photo: Bil/archives)

Élection aux États-Unis, Brexit, guerre commerciale avec la Chine, place de l’Union européenne dans le monde... les paramètres de la boussole macroéconomique risquent de s’affoler en 2020. Entre perceptions, éléments tangibles et projets politiques, nos experts donnent le cap. Cette série continue avec Olivier Goemans, head of investment services and innovation au sein de la Bil.

Pour 2020, nous voyons plutôt le verre à moitié plein. Compte tenu des politiques de soutien des banques centrales, de la dissipation du risque d’un Brexit sans accord et des échanges plus constructifs sur le front commercial, nous estimons qu’une poursuite de la croissance, voire une accélération, est tout à fait possible.

En effet, la demande privée est forte et la consommation est robuste dans toutes les grandes économies. Les taux d’épargne élevés, la bonne santé financière des ménages, l’augmentation des salaires et l’effet de richesse découlant des performances exceptionnelles des marchés actions en 2019 devraient soutenir davantage la consommation. Sans oublier la «bienveillance» des banques centrales qui ont rouvert les vannes monétaires. Nous pensons qu’elles devraient opter pour le statu quo en 2020. Elles semblent enclines à tolérer un dépassement des objectifs d’inflation (le cas échéant), et il faudrait que les perspectives macroéconomiques se dégradent pour qu’elles procèdent à de nouvelles baisses de taux.

Jusqu’à présent, les banques centrales ont fait cavalier seul. Mais il pourrait également y avoir des mesures de relance budgétaire avec, en 2020, certains États qui pourraient emboîter le pas à la France et à la Chine. Enfin, nous notons que l’inflation est contenue et les conditions financières généreuses, et il n’y a toujours pas de signes d’excès, généralement annonciateurs d’une récession, à l’horizon.

La plupart des difficultés macroéconomiques de l’an dernier ont émané du secteur manufacturier, qui a commencé à fléchir en raison du différend commercial sino-américain et de la baisse des échanges commerciaux. Les indices du secteur manufacturier, qui étaient descendus en zone de contraction, se sont stabilisés et ont même timidement rebondi dans certaines régions (essentiellement les marchés émergents).

Dans la mesure où le principal facteur à l’origine du ralentissement commence à «bien se tenir», la croissance devrait au moins être à même de se stabiliser. Bien entendu, il reste toujours la possibilité que les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine échouent, avec à la clé de nouveaux droits de douane qui risqueraient de mettre en péril la situation macroéconomique.