À Luxembourg-ville, la pollution de l’air coûterait plus de 166 millions d’euros par an, soit 1.748 euros par habitant, selon une étude qui a monétisé les impacts sanitaires des polluants sur 432 villes européennes.

À Luxembourg-ville, la pollution de l’air coûte chaque année 1.748 euros par habitant, selon une étude publiée mercredi 21 octobre par l’European Public Health Alliance (EPHA), qui se fonde sur les résultats d’analyse de la qualité de l’air de 432 villes en 2018.

La capitale se place à la 31e place du classement, au-dessus de la moyenne européenne, qui s’établit à un peu plus de 1.000 euros par personne. À la première place, on trouve la capitale roumaine, Bucarest, avec 3.004 euros par habitant, devant Milan (2.800 euros), Padoue (2.455 euros), Varsovie (2.433 euros) et Bratislava (2.168 euros). L’Italie est sévèrement touchée par le phénomène, puisque la moitié des villes du top 10 sont italiennes.

Au total, cette pollution coûte 166 millions d’euros par an à la capitale du Luxembourg. Bien moins que Londres – la ville la plus peuplée –, qui arrive première du classement en valeur absolue, avec 11,3 milliards d’euros de dépenses par an. Elle devance Bucarest (6,3 milliards) et Berlin (5,2 milliards). À l’échelle des principales villes européennes, le coût total dépasserait 166 milliards d’euros chaque année en Europe.

Le trafic routier, facteur majeur

Trois polluants ont été pris en compte dans cette étude: les particules fines, le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3).

Les particules fines sont à l’origine de la plus grande part de ces dépenses, avec 82,5% en moyenne dans les villes européennes – mais dans une proportion moindre à Luxembourg-ville, où la part atteint 71%.

À l’inverse, la part du dioxyde d’azote est bien plus élevée dans la capitale luxembourgeoise (26%) qu’en moyenne dans l’Europe (15%). Ce n’est pas une surprise quand on sait que les émissions de dioxyde d’azote sont essentiellement dues au trafic routier, et notamment au diesel. Et que le Luxembourg est le pays où les habitants possèdent le plus de voitures par habitant au sein de l’UE (676 pour 1.000 habitants en 2018, selon Eurostat).

L’ozone représente quant à lui 3% des dépenses liées à la pollution de l’air à Luxembourg-ville, légèrement plus que la moyenne européenne (2,5%).

Pour calculer ces coûts socio-économiques, l’étude, réalisée par le cabinet d’audit CE Delft, a quantifié le coût monétaire de 16 facteurs, comme les traitements médicaux, la diminution de l’espérance de vie, l’augmentation du risque de mortalité, les jours de travail perdus, les hospitalisations pour pathologies respiratoires et cardiaques, ou encore la prévalence des bronchites et de l’asthme chez les enfants.

400.000 morts par an en Europe

S’il est désormais connu que, selon l’Agence européenne de l’environnement (EEA), «les gouvernements et l’UE doivent garder ces coûts à l’esprit», selon la secrétaire générale de l’EPHA, Sascha Marschang.

«De petits changements dans les habitudes de transport et dans les politiques de la ville peuvent avoir des effets substantiels sur de tels coûts», remarque l’étude dans ses conclusions. «Une hausse de 1% du nombre de voitures dans une ville augmente ainsi les coûts globaux de 0,5%.»

L’organisation appelle donc les gouvernements européens à réduire les transports à base de pétrole et à promouvoir des modes alternatifs, plus durables, en particulier la marche à pied, les vélos et les véhicules propres.