Le ministre François Bausch a annoncé un nouveau vaste plan «sécurité routière» ce lundi. Il passera par l’installation de nouveaux radars. (Photo: Paperjam)

Le ministre François Bausch a annoncé un nouveau vaste plan «sécurité routière» ce lundi. Il passera par l’installation de nouveaux radars. (Photo: Paperjam)

La vitesse excessive, la conduite sous influence ou la distraction sont autant de causes d’accidents graves. Le ministre de la Mobilité compte lutter contre celles-ci via un plan d’action «sécurité routière» 2019-2023, qui se compose de 11 défis.

Le ministre de la Mobilité François Bausch a présenté ce lundi son nouveau plan d’action «sécurité routière», qui se divise en 11 grands défis. Diminuer la vitesse excessive reste la priorité du ministère qui mise notamment sur l’arrivée de nouveaux radars, qu’ils soient fixes, mobiles, tronçons, chantiers ou de «feu rouge».

Un projet pilote va donc être mis en place au cours du deuxième semestre 2019, sur la N11 entre Gonderange et Waldhof. Le radar tronçon sera sans pitié à l’égard des conducteurs qui ont le pied trop lourd. Un premier pas avant d’installer d’autres radars tronçons sur le réseau routier, d’ici 2020. Autre projet pilote: l’installation d’un radar «feu rouge» au Schlammesté, en 2022. La possibilité de contrôler la vitesse par des caméras intelligentes dans les véhicules de police est également à l’étude.

La répression souvent plus efficace

«Mon bilan après cinq ans au ministère, c’est que malheureusement, le contrôle et la répression sont les mesures les plus efficaces. On accepte les règles uniquement quand on sait qu’on est contrôlé. Nous étudions donc également la possibilité de réduire, de façon ponctuelle, la vitesse maximale sur certains axes hors agglomération», précise le ministre.

Parmi les 11 mesures, l’installation de nouveaux panneaux qui devront augmenter la visibilité des limitations de vitesse s’inscrit dans la volonté de dissuader des excès de vitesse.

François Bausch ne compte pas s’arrêter là puisqu’il suit activement les discussions européennes en matière de sécurité routière et espère équiper à l’avenir tous les véhicules neufs d’une interface qui permettra l’installation d’un dispositif «alcohol interlock». Celui-ci oblige le conducteur à effectuer un test d’haleine pour permettre le démarrage de la voiture. Avec cette interface déjà installée, il serait plus facile et moins coûteux de mettre en place l’«alcohol interlock» suite à une décision du juge à l’égard d’un conducteur contrôlé sous influence.

Interdire oreillettes et écouteurs

La distraction au volant fait aussi partie des priorités listées. Pour lutter contre les tablettes et autres smartphones qui distraient les automobilistes, le ministre souhaite interdire le port d’écouteurs ou d’oreillettes.

Il aimerait également augmenter les sanctions avec la perte de 4 points au lieu de 2 en cas de conduite avec ce type d’équipement. Pour ce faire, il faudra toutefois passer par une modification législative. 

Toujours dans l’optique de préserver la fluidité du trafic, le ministère étudie actuellement la possibilité d’introduire, d’ici 2021, une nouvelle infraction pour sanctionner les «curieux» qui ralentissent dangereusement pour observer les accidents de la route. Il leur en coûterait 145 euros et deux points de moins sur leur permis.

Réformer l’accès à la profession d’instructeur d’auto-école

François Bausch estime aussi qu’il est nécessaire de revoir complètement la formation des jeunes conducteurs. «Il est essentiel de renforcer la prévention au niveau de la sécurité routière déjà dans l’enseignement fondamental. Ce sont les actifs de demain! Ensuite, il faut renforcer la qualité de l’enseignement de la conduite automobile en réformant la profession de l’instructeur d’auto-école», estime-t-il.

Cela passera par la révision de l’accès à la profession, l’introduction d’une formation continue ou encore le fait de mettre l’accent sur les conséquences des mauvais choix au volant, lors de la période d’apprentissage au permis de conduire. Tout cela passera donc par une réforme complète du permis, tant pratique que théorique, qui devrait voir le jour dans le courant 2020.

Protéger motards et cyclistes

Les usagers vulnérables sur la route n’ont pas été oubliés dans ce plan puisque l’un des défis sera d’améliorer la sécurité des motards et celle des cyclistes via des campagnes de sensibilisation. Un cadre légal verra également le jour fin 2020 pour protéger les usagers de moyens de locomotion alternatifs comme la trottinette électrique.

D’ici 2022, les ministères de la Mobilité et des Finances aimeraient trouver un cadre légal afin d’affecter les recettes provenant des amendes routières au financement des mesures de lutte contre l’insécurité routière.

Promouvoir les équipements de sécurité (notamment d’aide à la conduite), rendre les infrastructures routières plus sûres et mener une politique cohérente de prévention d’accidents font aussi partie des défis à relever jusqu’en 2023.