La part de femmes dans les instances de décision économique peine à progresser au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

La part de femmes dans les instances de décision économique peine à progresser au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Le nombre de femmes présentes au sein des conseils d’administration, au moins dans les secteurs où l’État est présent, progresse encore lentement. Interrogées, elles parlent quand même d’un bon début.

Peu à peu, les instances dirigeantes se féminisent au Luxembourg. Le pays s’était d’abord fixé un dans les conseils d’administration des établissements publics, mais aussi au sein des conseils d’entreprises privées dont il est actionnaire, pour 2019.

Un défi relevé seulement en partie, et avec du retard. Le taux de femmes représentant l’État dans les établissements publics s’élève, au 31 décembre 2020, à 41,19%. Mais le taux total de femmes dans les conseils d’administration des établissements publics, qui inclut donc les personnes représentant d’autres partenaires, atteint 34,99%. Et pour les sociétés, le taux de femmes représentant l’État est de 31,14%. On remarque tout de même une évolution par rapport à fin 2015, où ces taux étaient, respectivement, de 34,13%, 30,91% et 26,58%.

«Nos engagements pour l’égalité femmes-hommes dans la prise de décision économique sont fructueux», a déclaré (LSAP), ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Pour aboutir à une représentation de 40% pour l’ensemble des conseils d’administration des établissements publics, 21 mandats sur un total de 423 devraient encore être occupés par des femmes.

Deux nouvelles femmes à la BCL

L’évolution se poursuit en 2021, puisque le gouvernement vient d’approuver la nomination de trois nouveaux membres au conseil de la Banque centrale du Luxembourg (BCL), . Il s’agira d’, CEO du Liser, et de , présidente de la Fedil. Elles seront, au total, quatre sur les neuf membres.

«C’est un grand honneur», commente cette dernière. «C’est important qu’il y ait, dans les instances, une diversité, pas seulement de genres, mais aussi au niveau des expériences passées, des spécialités…» Cela permet d’apporter un «éclairage varié».

Même si elle s’oppose à une idée de quotas, cela montre bien que «quand on cherche, on peut réussir à trouver des femmes, de qualité, pour son conseil».

«Ce n’est pas ma seule casquette»

Dans le secteur privé, même si le gouvernement ne donne pas de chiffres, «les choses évoluent dans le bon sens», évalue , membre du conseil d’administration de la Compagnie de construction luxembourgeoise (CDCL). «On prend de meilleures décisions et on construit une histoire bien plus riche avec des personnes différentes, que ce soit au niveau du genre, mais aussi de l’âge, de la formation…»

Elle est la seule femme sur sept membres au conseil. «Ce n’est pas ma seule casquette», avertit-elle. Elle apporte aussi une vision différente grâce à son parcours dans la communication, sa formation de géographe, mais aussi son plus jeune âge (38 ans).

En tout cas, elle affirme avoir toujours été «bien accueillie» au conseil. «À partir du moment où sa voix est entendue, on se sent à sa place.» Une femme sur sept au board, «c’est un bon début», selon elle, dans un domaine comme celui de la construction, encore largement masculin à cause de stéréotypes toujours présents.