Les centres de données refroidis à l’eau utilisent 10% d’énergie en moins. (Photo: Google)

Les centres de données refroidis à l’eau utilisent 10% d’énergie en moins. (Photo: Google)

Pour la première fois, Google a accepté de partager certaines données sur sa consommation d’eau. Avec un chiffre qui pourrait bien relancer la discussion sur l’arrivée du data center à Bissen.

Le dossier du data center de Google à Bissen était au point mort. Il l’est toujours, si l’on en juge par la laconique réponse du géant à une interrogation de Paperjam. Mais la donne a peut-être un peu changé avec la publication, la semaine dernière, des premiers chiffres de la consommation d’eau des data centers de Google pour l’année 2021, conformément aux engagements pris fin 2022.

Selon ces quelques chiffres et de manière générale, les data centers de l’américain ont consommé 16,4 milliards de litres d’eau… aux États-Unis. Sauf que le chiffre comprend une ligne «autres localisations sur la planète», en face de laquelle se trouve le chiffre de 3,675 milliards de litres, sans plus de détail sur les localisations qui sont intégrées à ces prémices de transparence sur l’eau.

Loin des 5 à 10% du Meco

Pour avoir un autre chiffre – plus intéressant –, il faut lire dans le communiqué publié à la même occasion que «les data centers de Google utilisent, en moyenne, 450.000 gallons d’eau par jour». Soit 1,7 million de litres ou 1.700m³ par jour. 

Si l’on rapporte ce chiffre à la consommation du Luxembourg de 120.000m³ d’eau par jour, celle de Google en représenterait 1,41%. Assez loin des 5 à 10% cités par le Mouvement écologique (Meco).

Dans son analyse de 2021, celui-ci indiquait que «sa consommation d’eau – selon des spéculations non démenties à ce jour – pourrait faire augmenter d’au moins 5 à 10% la consommation annuelle totale d’eau potable au Luxembourg. Une quantité significative dont la disponibilité en période chaude et compte tenu de la diminution des réserves d’eau souterraine n’a pas été prouvée. En outre, le rejet d’eaux usées dans les eaux de surface doit être pris en compte, dans des conditions écologiquement vérifiables, à cet endroit nullement documentées.»

Google devrait donner la totalité de ses données de consommation d’eau dans son rapport environnemental de 2023. Le groupe indique déjà que «les centres de données refroidis à l’eau utilisent environ 10% d’énergie en moins et émettent donc environ 10% moins d’émissions de carbone que de nombreux centres de données refroidis à l’air», et qu’il recourt aussi à de l’eau non recyclée, pour l’utiliser et la traiter en même temps.

Pendant ce temps-là, la commune belge de Farciennes vient d’annoncer avoir délivré un nouveau permis de construire pour le sixième data center de Google en Belgique. Pour une mise en activité en 2025, alors que celui de Bissen aurait dû être mis en service cette année.