Conseiller communal à Contern, Patrick Weymerskirch réclame la professionnalisation des mandats de bourgmestre et d’échevin. «Et pour tous, car si les élus des grandes villes ont des conseils d’administration, ceux des petites villes ne bénéficient pas d’experts dans tous les domaines», ajoute-t-il. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Conseiller communal à Contern, Patrick Weymerskirch réclame la professionnalisation des mandats de bourgmestre et d’échevin. «Et pour tous, car si les élus des grandes villes ont des conseils d’administration, ceux des petites villes ne bénéficient pas d’experts dans tous les domaines», ajoute-t-il. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

À 26 ans, Patrick Weymerskirch (LSAP) est conseiller communal de Contern et attaché parlementaire. Ancien président du Parlement des jeunes, il revendique une politique concrète, non politicienne et indépendante des consignes de partis.

«Il faut prendre en compte le réel, tout en allant vers son idéal. Si on néglige un de ces deux aspects, ça ne peut pas marcher», déclare Patrick Weymerskirch (LSAP). Car si la politique se fait à gauche pour le jeune conseiller communal de Contern de 26 ans, il faut rester dans l’idée d’«exercer le pouvoir».

Membre du LSAP dès ses 17 ans, le parti de gauche s’est donc imposé à lui. «Déi Lénk a des idées sympa, mais ils veulent rester dans l’opposition», constate Patrick Weymerskirch. «Or, je ne veux pas juste donner des leçons, je veux aussi mettre en œuvre.»

La politique, il la découvre à 12 ans lors du débat sur l’euthanasie. «Je me suis senti concerné de manière très concrète, car quelqu’un dans ma famille aurait pu y recourir», se souvient-il. Puis, la réforme sociétale dans son ensemble le mobilise, comme la GPA, la PMA ou le droit de vote des résidents. «Le Luxembourg avait un siècle de retard sur ces questions», estime-t-il. «Cela a pris tellement de temps pour l’IVG ou le mariage pour tous…»

«Parler davantage de politique»

À 15 ans, il participe à la première session du Parlement des jeunes et en devient le secrétaire général, puis le président pendant deux ans, entre 2012 et 2014. Une institution «novatrice», qui permet de «dépasser les partis» et de «sortir de la politique politicienne», selon lui.

Car s’il est membre du LSAP, Patrick Weymerskirch revendique son indépendance. Au conseil communal, il assure ne pas voter nécessairement pour ce qui est soutenu par sa majorité si cela ne lui convient pas. Et il met un point d’honneur à distinguer la vraie politique de la politique politicienne.

«Lors des élections, on nous conseille de discuter autour d’un verre avec les gens», explique-t-il. «Mais ça me révolte de travailler ma notoriété en tenant des discussions apolitiques. Je me moque de la cote de popularité. Il ne faut pas hésiter à parler davantage de politique, de sujets concrets. Je suis certain que c’est ce que les gens veulent. Il faut des responsables politiques qui aient une ligne concrète dès le début et en finir avec la personnalisation de la politique.»

«Je ne veux pas forcément être réélu»

Après des études en sciences économiques et un master en affaires internationales à Paris Dauphine, son emploi d’attaché parlementaire au sein de la fraction LSAP sur les sujets économiques, financiers et environnementaux lui permet une approche plus technique de la politique.

En parallèle, il s’investit dans son mandat de conseiller communal. «Cela demande de l’engagement pour bien préparer ses dossiers», assure-t-il. Et les cinq heures de congé politique ne suffisent pas. «Il faut revaloriser les mandats communaux en professionnalisant ceux de bourgmestre et d’échevin», juge-t-il. «Et pour tous, car si les élus des grandes villes ont des conseils d’administration, ceux des petites villes ne bénéficient pas d’experts dans tous les domaines.»

Cela dit, Patrick Weymerskirch n’est pas obsédé par son mandat. «Ce n’est pas très important pour moi», assure-t-il. «Je ne veux pas forcément être réélu. Ce que je veux, c’est maîtriser mes dossiers.» La technique avant tout, donc.