Patrick Luxembourger propose une infrastructure supplémentaire pour la Grande Région, même s’il craint que le Luxembourg y soit opposé. (Photo: Patrick Luxembourger)

Patrick Luxembourger propose une infrastructure supplémentaire pour la Grande Région, même s’il craint que le Luxembourg y soit opposé. (Photo: Patrick Luxembourger)

En prélude au second tour des élections municipales de dimanche en France, Paperjam évoque les enjeux transfrontaliers avec les candidats en lice à Metz et Thionville. Comme Patrick Luxembourger, à Thionville, qui dénonce un manque de coopération entre la France et le Luxembourg.

Patrick Luxembourger, ancien maire de Terville, a créé la surprise en se présentant à la dernière minute comme candidat à la mairie de Thionville. Il souhaitait être un recours à droite au cas où un «scandale» éclabousserait l’équipe de Pierre Cuny. L’opération lui a valu 23,46% des voix au premier tour, le 15 mars dernier. Il livre son programme pour les frontaliers, une problématique qu’il connaît bien, puisqu’il est lui-même avocat au Grand-Duché.

Si vous êtes élu, quel sort réserverez-vous aux frontaliers?

Patrick Luxembourger. – «Je pense que la question essentielle, c’est comment on décide, réellement, de coopérer. Avec des problèmes immédiats qu’il faut améliorer en attendant le règlement définitif de la situation, comme la mobilité.

Justement, comment régler ces problèmes de mobilité?

«Je reste sur la position que j’ai depuis 2006: il faut une infrastructure ferrée supplémentaire le long de l’autoroute desservant quatre points (Terville, Florange, Kanfen et Bettembourg). Il faut être conscient que ce qui est sur la table aujourd’hui ne permet pas de réelle évolution de la mobilité dans un horizon de 15 ans.

Donc, l’A31 bis est une mauvaise idée?

«De toute façon, l’A31 bis restera une nécessité. Il faut simplement être conscient que sa mise en place prendra minimum 15 ans. Qu’est-ce qu’on fait pendant ce temps-là? L’infrastructure complémentaire, beaucoup plus rapide à développer, libère de la place sur l’autoroute et dans le train existant. On est dans des coûts qui sont parfaitement absorbables.

Le problème, c’est la décision politique. Or, aujourd’hui, on a une position du côté luxembourgeois qui est très fermée.

Pour résoudre les problèmes de mobilité, peut-on aussi passer par davantage de télétravail?

«Oui, bien sûr. Je pense que le télétravail est réellement une option qui a démontré qu’elle était jouable. Là, il y a une question fiscale à régler. À nouveau, on retombe sur une discussion d’État à État.

Comment discuteriez-vous avec le Luxembourg?

«Il y a aujourd’hui vraiment une discussion d’État à État, qui est la clé. Ce sont des questions qui touchent à la politique en France et à la vision que peuvent porter les élus en Moselle sur ce sujet.

Il y a un déficit de réflexion commune. Il serait sage que les gens des deux côtés se mettent autour de la table, partagent leurs analyses et essaient de creuser un certain nombre de sujets pour dégager une vision commune. Après, on pourra enclencher un dispositif institutionnel. En tout cas, c’est mon souhait.

Que pensez-vous de la rétrocession fiscale?

«Autant je peux avoir des positions qui disent que je trouve que les autorités luxembourgeoises n’ont pas toujours la volonté marquée de vraiment s’attaquer aux problèmes opérationnels, autant je pense que ce n’est pas la bonne manière, avec des voisins amis et cousins, de formuler les choses. L’urgence, c’est un vrai dialogue.»