Pour François Grosdidier, «il n’y a aucune raison de demander une rétrocession fiscale, parce que nos administrés frontaliers ne sont source d’aucun préjudice financier». (Photo: Capture d’écran Youtube)

Pour François Grosdidier, «il n’y a aucune raison de demander une rétrocession fiscale, parce que nos administrés frontaliers ne sont source d’aucun préjudice financier». (Photo: Capture d’écran Youtube)

En amont du second tour des élections municipales, ce dimanche, en France, Paperjam est allé questionner la relation des candidats de Metz et de Thionville au Luxembourg. Pour le favori à Metz, le candidat de droite et du centre François Grosdidier, «la rétrocession fiscale est une idée farfelue».

Avec François Grosdidier, la droite et le centre droit en ont fini avec les candidats en ordre dispersé qui ont ouvert un boulevard à Dominique Gros. Le sénateur Les Républicains a déjà été maire… de Woippy, une des grosses communes de la couronne messine, et président du Sillon mosellan. De quoi avoir une idée de ce qui l’attend.

Comment voyez-vous les 100.000 frontaliers français qui travaillent tous les jours au Luxembourg? Comme des privilégiés? Comme des opportunistes?

François Grosdidier. – «Comme des Mosellans qui ont la chance d’avoir une opportunité de travailler au Luxembourg. Et je leur suis reconnaissant d’habiter en Moselle et dans la grande métropole de Moselle, de participer à la vie de Metz et de sa région, d’y effectuer leurs achats, et j’espère que des milliers de frontaliers continueront à s’installer ici au rythme des développements de nos voisins.

Dominique Gros, le maire à qui vous aspirez à succéder, a régulièrement remis sur le tapis la rétrocession fiscale dont devrait s’acquitter le Luxembourg. Comment vous positionnez-vous sur ce sujet?

«C’est une idée farfelue d’un élu local du pays le plus fiscalisé au monde à propos d’un pays parmi les moins fiscalisés. Les frontaliers paient déjà la TVA quand ils consomment en France, ils paient leurs impôts locaux comme les autres, et les impôts de l’État sont largement supérieurs à l’impôt sur le revenu dans le budget des collectivités locales. Il n’y a aucune raison de demander une rétrocession fiscale parce que nos administrés frontaliers ne sont source d’aucun préjudice financier!

Comment vous positionnez-vous sur la question de l’A31, de l’A31 bis et du train? Du télétravail?

«À ces sujets, il faudrait rajouter la formation, parce que le Luxembourg n’a jamais été fermé sur la question de la formation. Je soutiens l’A31 bis comme je soutiens toutes les initiatives. Comme l’augmentation des capacités ferroviaires ou la création d’un monorail, ou toute technologie équivalente. Malheureusement, la Moselle aura toujours moins d’opportunités d’accueillir des multinationales que Paris ou Lyon. Mais il faudrait aussi évoquer la question du fret routier et multimodal avec l’arrivée de la route de la soie à Bettembourg, et ensuite des camions. Et quand l’Alsace va introduire l’écotaxe, la situation d’engorgement risque d’être terrible. Il faudra aussi saisir les possibilités de transport et de financement européen d’infrastructures durables.

Sur tous ces sujets-là, j’ai envie de travailler avec le Luxembourg et ses dirigeants. Et d’une seule voix avec le président du Conseil général (le département est dirigé par Patrick Weiten, du même bord politique) et le président de la région Grand Est (Jean Rottner, aussi de la même famille politique).

Sur le télétravail, comme sur beaucoup de sujets, malheureusement, il faut une crise grave pour débloquer certaines situations. C’est un des aspects positifs du Covid-19 de démontrer l’intérêt du télétravail. Et j’espère appuyer le développement du télétravail, y compris en France. C’est un facteur de compétitivité pour les entreprises, un facteur de bénéfice social, puisque les salariés ont moins de dépenses, ou encore un facteur environnemental, puisque les déplacements diminuent.»