Xavier Bouvet, à gauche, avec Mathieu Klein, le candidat de gauche aux élections municipales à Nancy, aimerait amener le total de jours en télétravail à 55 «au minimum». (Photo: compte Twitter de Xavier Bouvet)

Xavier Bouvet, à gauche, avec Mathieu Klein, le candidat de gauche aux élections municipales à Nancy, aimerait amener le total de jours en télétravail à 55 «au minimum». (Photo: compte Twitter de Xavier Bouvet)

En prélude au second tour des élections municipales qui se déroule dimanche en France, Paperjam évoque les enjeux transfrontaliers avec les candidats en lice à Metz et Thionville. Début de cette série avec Xavier Bouvet, le candidat de gauche dans la capitale mosellanne.

Longtemps dans l’ombre du maire socialiste de Metz Dominique Gros, Xavier Bouvet sera, pour les premières élections auxquelles il se présente, au second tour des municipales, ce dimanche 28 juin. Avec un point de départ: le Luxembourg est devenu le pôle central de la Grande Région.

«Je suis le plus susceptible d’être le premier maire de Metz qui parle luxembourgeois!» De retour de Nancy où il a enregistré le débat de l’entre-deux-tours pour France 3, Xavier Bouvet avoue que ses connaissances en allemand ne lui permettent pas encore d’aller très loin.

Le candidat de la gauche et des écologistes à la mairie de Metz a deux bonnes raisons: son épouse luxembourgeoise et sa première fille, née récemment.

Comment voyez-vous les 100.000 frontaliers français qui travaillent chaque jour au Luxembourg? Comme des privilégiés? Comme des opportunistes?

Xavier Bouvet. – «Le Luxembourg est devenu le pôle central de l’activité économique dans la Grande Région. J’en prends acte et nous travaillerons avec le Luxembourg, non pas comme si nous étions en compétition, mais dans la volonté d’être en complémentarité. Le codéveloppement doit s’imposer comme manière de travailler tous ensemble.

Dominique Gros, le maire sortant, a beaucoup insisté ces dernières années sur la rétrocession fiscale. C’est aussi votre credo?

«Je n’ai pas la même approche. Le sujet reste par nature gouvernemental. Moi, je veux aller plus loin sur l’idée de cette grande métropole européenne de la Grande Région. Être un facilitateur des flux. La crise actuelle nous oblige à porter un regard économique différent, où le local reprend de l’importance. Les échanges locaux – dans cette Grande Région transfrontalière – ont le plus d’avenir.

Sur le plan personnel, ma relation au Luxembourg est évidemment particulière puisque mon épouse est Luxembourgeoise et que ma fille est Franco-Luxembourgeoise. Nous sommes d’accord, avec Mathieu Klein (le candidat de gauche à Nancy, ndlr), sur l’idée que nous devons assumer une responsabilité collective sur cet axe. Nous militons pour la présence d’un délégué ministériel qui puisse s’occuper de toutes les dimensions, aussi bien en termes de développement économique que de mobilité ou de questions sociales. Ce n’est plus acceptable d’entendre dire depuis Paris que le Luxembourg est tout petit… 

Comment vous positionnez-vous sur la question de l’A31, de l’A31 bis et du train? Du télétravail?

«Encore une fois, je m’inscris dans une ère de collaboration. J’ai forgé mes convictions, en fin d’année dernière, en allant à la rencontre de l’OGBL, de fait, le plus important syndicat de la Grande Région avec ses 90.000 membres, dont 15.000 en Lorraine. Mais aussi lors de mes discussions avec Déi Gréng ou un député du CSV.

D’abord, je crois que c’est important de parvenir à 55 jours de télétravail au minimum, au lieu de 29 jours actuellement. À court terme, il nous faut renforcer nos capacités ferroviaires. Les nouvelles rames, rachetées en Normandie, c’est bien, mais il nous faut des trains plus longs, plus fréquents et avec davantage de capacité. C’est le seul mode de mobilité massif sur lequel nous pouvons avoir un impact à court terme.

Désolé, mais le monorail dont on parle régulièrement n’a eu du succès que dans des villes à très forte densité et sur des distances de 20 à 25 kilomètres, pas plus. Et dans tous les cas, ce sera à nous d’amener des services de proximité comme les crèches ou des services publics aux environs des gares. Sur l’A31, je ne suis favorable qu’à des aménagements pour des raisons de sécurité. À Metz, nous devrons aussi développer les aires de covoiturage. Seul le parking d’Ikea sert à cela pour l’instant. Nous savons bien que certains salariés ne pourront pas se passer de leur voiture parce qu’ils ne travaillent pas à Luxembourg-ville ou à Esch.»