Nicolas Mackel est le CEO de l’agence de développement financier du Luxembourg, Luxembourg for Finance (LFF), et le président pour un an de la toute nouvelle Table ronde des centres financiers de l’UE. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne/Archives)

Nicolas Mackel est le CEO de l’agence de développement financier du Luxembourg, Luxembourg for Finance (LFF), et le président pour un an de la toute nouvelle Table ronde des centres financiers de l’UE. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne/Archives)

Un des défis de l’UE consiste à intégrer les régimes financiers complexes des 27 États membres dans un ensemble cohérent. Les institutions de développement financier telles que LFF ont un rôle à jouer. Nicolas Mackel parle de ses espoirs pour la nouvelle table ronde européenne annoncée le 10 novembre 2021.

«Il n’y a pas de solution miracle», pour , de Luxembourg for Finance, à propos de l’amélioration de la compétitivité des marchés financiers européens. «Mais nous pouvons approfondir nos connaissances, nous pouvons travailler plus étroitement ensemble, nous pouvons dire quelque chose en tant que Luxembourg.» Nicolas Mackel fait référence au projet des agences de développement financier de toute l’Europe de mettre de côté leurs priorités nationales et de soutenir au contraire les services financiers dans toute l’UE.

les agences de développement, de l’Initiative financière de Berlin à Paris Europlace, se réuniront deux fois par an dans le cadre de la table ronde des centres financiers de l’UE pour débattre des questions touchant à l’union des marchés des capitaux, mais aussi à la numérisation, à la durabilité, à l’inflation et aux autres défis auxquels sont confrontés les marchés financiers.

Selon Nicolas Mackel, les agences de développement financier comme Luxembourg for Finance ont un point de vue unique sur la compétitivité. «Nous défendons tous la cause de nos marchés nationaux. Nous allons à Tokyo ou à Chicago, nous persuadons les entreprises de s’installer dans nos juridictions. Grâce à cela, nous comprenons vraiment ce qui peut rendre une juridiction attractive.» L’idée est de choisir un ou deux sujets et de les partager à chaque table ronde. «Si nous pouvons nous réunir en tant que partenaires et voir les problèmes avec les mêmes yeux, nous pouvons avoir plus de poids», explique-t-il.

Et les défis sont immenses. En ce qui concerne l’Union des marchés de capitaux (CMU), les décideurs politiques et les diplomates s’efforcent depuis des années, comme le dit Nicolas Mackel, «de pénétrer dans les coins et recoins de la législation de chaque pays et de lever les résistances.» Certaines lois sont le reflet de la culture nationale et les modifier équivaut à une invasion de l’identité. «Si vous prenez les lois sur l’insolvabilité, par exemple, ce sont des lois anciennes, elles reflètent une culture commerciale historique. Imaginez maintenant que l’on y applique des pratiques d’autres pays et que l’on multiplie cela.»

Le 25 novembre, la Commission européenne a publié quatre nouvelles propositions législatives axées sur les données, garantissant aux investisseurs un meilleur accès aux données sur les entreprises et les transactions, encourageant les investissements à long terme et facilitant et sécurisant la vente transfrontalière des fonds d’investissement.

Nicolas Mackel considère le rôle de la table ronde comme un moyen de compléter le travail effectué au niveau des diplomates et des fédérations. «Les institutions de développement présentes à la table ronde varient beaucoup. Certaines font du lobbying – nous, Luxembourg for Finance, n’en faisons pas. Mais ce que nous avons tous en commun, c’est que nous voyons ce qui peut être fait pour améliorer le cadre dans lequel le secteur financier opère.»

Identifier les problèmes au Luxembourg

Bon nombre des préoccupations du marché financier européen se reflètent dans un microcosme au Luxembourg. Selon une enquête récente menée par Luxembourg for Finance, les institutions financières s’inquiètent du risque de fragmentation du marché et de l’inflation, ainsi que des préoccupations plus locales que sont la pénurie de talents et les prix du logement. Pour le secteur luxembourgeois de l’assurance en particulier, la fragmentation du marché est un problème majeur.

«Les actions prises pour réduire les affaires européennes sont une grande préoccupation du secteur de l’assurance luxembourgeois.»

Les résultats de l’enquête révèlent des inquiétudes quant aux réactions de plus en plus protectionnistes au niveau national, près de 80% des répondants se disant préoccupés par la fragmentation croissante du marché unique.

Les participants à l’enquête ont souligné la nécessité de dépasser l’action nationale des autorités des États membres et de se concentrer plutôt sur un objectif global de l’UE afin de surmonter la perte de compétitivité actuellement perçue par les acteurs financiers de l’UE sur la scène mondiale.

Les bulles d’actifs et l’inflation figurent parmi les principales causes de préoccupation macroéconomique.

«L’avantage d’une table ronde est que nous pouvons discuter de ce genre de questions du point de vue de différents centres financiers. Par exemple, la finance durable. Qui le fait bien, quels sont leurs projets et que peut-on faire de plus?», explique Nicolas Mackel. «Nous avons quelque chose à dire en tant que Luxembourg, nous sommes en bonne position pour amener nos partenaires à aborder ces questions.»

Cet article a été écrit pour , traduit et édité pour Paperjam.