Lundi 30 septembre, Serge de Cillia, CEO de l’ABBL, et Viviane Reding, ancienne vice-présidente de la Commission européenne, présentaient les grandes lignes de la campagne «Markets4Europe» à la House of Finance. (Photo: Paperjam)

Lundi 30 septembre, Serge de Cillia, CEO de l’ABBL, et Viviane Reding, ancienne vice-présidente de la Commission européenne, présentaient les grandes lignes de la campagne «Markets4Europe» à la House of Finance. (Photo: Paperjam)

Viviane Reding, ancienne vice-présidente de la Commission européenne, a présenté avec l’ABBL la stratégie de communication du secteur financier européen pour faire avancer l’union des marchés de capitaux lundi 30 septembre à Luxembourg.

Accélérer l’union des marchés de capitaux: c’est une des , Ursula von der Leyen, à Valdis Dombrovskis, futur commissaire en charge des services financiers.

Ce dernier ne sera confirmé dans ses fonctions qu’après son audition devant le Parlement européen, mais le secteur financier européen s’est déjà organisé pour lui fournir des arguments et des propositions clés en main concernant l’union des marchés de capitaux.

Lundi 30 septembre, , ancienne vice-présidente de la Commission européenne et députée luxembourgeoise (CSV), présentait ainsi avec l’ABBL les grandes lignes de la campagne «Markets4Europe», dont le lancement officiel aura lieu le 2 octobre à Bruxelles.

Des conférences régionales de «Markets4Europe» (le 25 février 2020 à Luxembourg) suivront ce lancement pour prendre en compte les spécificités locales.

«La campagne cible clairement la Commission européenne, car elle a le monopole de la proposition. Or, il est plus facile de dialoguer avec la Commission si l’industrie vient avec des propositions», précise , CEO de l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg).

Soutiens de poids

Cette opération séduction est coordonnée par la Fédération bancaire de l’Union européenne, et  (dont Allianz Global Investors, Amundi Asset Management, BlackRock, Deutsche Bank, Deutsche Börse, Euronext, LuxSE, Société Générale...), d’anciens banquiers centraux, des fédérations bancaires nationales comme l’ABBL, ou encore des dirigeants politiques.

Vítor Constâncio (ancien vice-président de la BCE), Enrico Letta (ancien Premier ministre italien), Christian Noyer (ancien responsable de la Banque de France), Peer Steinbrück (ancien ministre des Finances allemand) ou encore Viviane Reding comptent parmi les figures de cette initiative.

En parallèle, les ministres des Finances français, allemand et néerlandais se sont concertés pour soumettre des propositions communes à Bruxelles dans les jours à venir.

Plus de protection

«La Commission devra décider s’il faut ajuster la proposition initiale, la retirer et repartir de zéro, ou faire une proposition plus ambitieuse. Car dans l’intervalle, les autres juridictions mondiales ont avancé», a constaté Serge de Cillia.

Lancée en septembre 2015 dans le cadre du plan Juncker, l’union des marchés de capitaux aurait dû être finalisée à la fin de l’année 2019.

«Vous devriez accélérer le travail vers une union des marchés des capitaux afin de diversifier les sources de financement des entreprises et lever les obstacles à la circulation des capitaux. Vous devriez étudier les moyens de faciliter les investissements transfrontaliers, d’améliorer le système de surveillance et de mieux harmoniser les procédures d’insolvabilité et les procédures fiscales», a lancé Ursula von der Leyen dans sa le 10 septembre.

«Markets4Europe» suit ces thématiques et soutient la création d’une union plus intégrée, mais aussi plus protectrice, en instaurant par exemple une garantie transfrontalière contre l’insolvabilité.

«Il y a besoin d’éléments de protection des consommateurs pour atténuer les risques. Il est également important d’avoir la Bourse de Luxembourg à nos côtés, pour mettre en avant la finance durable», a affirmé Viviane Reding lors de la conférence de presse.

Éducation financière

«Markets4Europe» propose notamment de débloquer la situation de la titrisation, de lever les obstacles fiscaux pour promouvoir l’épargne à long terme et les investissements transfrontaliers, de faciliter l’accès des PME aux marchés de capitaux, ou encore d’améliorer l’éducation financière des investisseurs.

Le contexte du Brexit pousse aussi les acteurs à faire aboutir cette union: «En Europe, les marchés de capitaux sont très concentrés à Londres. Les besoins déjà identifiés avant le Brexit seront encore plus conséquents après sa mise en œuvre», a déclaré , CEO de Luxembourg for Finance, lors d’un point avec la presse le même jour.

Avant d’ajouter: «Nous sommes très demandeurs d’une plus forte intégration des marchés de capitaux, ce qui n’implique pas nécessairement une plus forte centralisation.»