Lors du discours de Nouvel An du LSAP, mercredi 29 janvier 2020, le président du parti, Franz Fayot, a déclenché rires et applaudissements lorsqu'il a confondu, dans un lapsus, monarchie avec république. «Cela traduit peut-être le fond de ma pensée», a-t-il ironisé. (Photo: Matic Zorman)

Lors du discours de Nouvel An du LSAP, mercredi 29 janvier 2020, le président du parti, Franz Fayot, a déclenché rires et applaudissements lorsqu'il a confondu, dans un lapsus, monarchie avec république. «Cela traduit peut-être le fond de ma pensée», a-t-il ironisé. (Photo: Matic Zorman)

Le Casino syndical de Bonnevoie faisait salle comble mercredi soir pour les vœux de Nouvel An du LSAP. Le président du parti, et bientôt ministre de l’Économie, Franz Fayot, a rappelé la nécessité, malgré une économie florissante, de lutter contre l’augmentation de la pauvreté et des inégalités.

«Nous avons une économie qui performe, des transferts sociaux élevés, mais les inégalités et le risque de pauvreté augmentent», constatait le président du LSAP, , lors de la cérémonie des vœux de Nouvel An du parti, qui avait lieu mercredi soir au Casino syndical de Bonnevoie, dans une salle des fêtes comble.

Un constat qui fait revenir 30 ans en arrière celui qui va justement devenir ministre de l’Économie, lors de la chute du mur de Berlin. Francis Fukuyama prévoyait alors, avec l’effondrement du communisme, la fin de l’histoire et la résolution des problèmes sociaux par l’avènement des démocraties libérales.

«Mais les inégalités explosent», répète Franz Fayot, qui remplacera Étienne Schneider mardi prochain. «En Europe, les populistes et les nationalistes prennent le pouvoir. Et chez nous aussi, le populisme existe.»

«Un compliment d’être critiqué par des populistes de droite»

Pour l’illustrer, la photo du ministre des Affaires étrangères, , entouré de réfugiés, est projetée derrière l’estrade; cette même photo qui avait été par celle qui était alors vice-présidente de l’ADR, Sylvie Mischel.

«Pour nous, ce n’est pas une attaque, mais un compliment, d’être critiqué par des populistes de droite», déclarait d’ailleurs, dans un discours d’introduction centré autour de la solidarité, le secrétaire général du LSAP, Tom Jungen. «Et c’est une motivation supplémentaire pour maintenir cette solidarité à tous les niveaux politiques, que ce soit à l’extérieur du pays ou à l’intérieur, dans les communes, où des gens vivent dans des conditions difficiles, malgré le fait que notre pays soit riche.»

«Nous pouvons être fiers»

«Plus de jours de congé, la gratuité des transports publics, la loi climat... pour toutes ces mesures, il n’est pas indifférent que le LSAP soit au gouvernement», continue Franz Fayot dans une énumération sous forme de bilan. «Nous avons réalisé beaucoup de choses. Notre politique est dans l’intérêt des gens, dans l’intérêt commun, et nous pouvons être fiers de cela.»

Mais au-delà de l’action au niveau national, le président rappelle aussi l’importance de s’adresser au niveau international pour résoudre certaines problématiques. «Les socialistes font toujours l’erreur de croire que tout peut être résolu au niveau de l’État-nation. Or, pour des sujets comme les inégalités ou le climat, il faut des règles internationales.» Il se réjouit d’ailleurs qu’au niveau de l’Union européenne, un socialiste, Frans Timmermans, soit le commissaire en charge de mettre en œuvre le Green Deal européen.

Le Grand-Duc «doit respecter le cadre constitutionnel»

Franz Fayot ne manque pas de déclencher l’hilarité et les applaudissements dans la salle, alors qu’il confond, dans un lapsus, monarchie et république. «Cela traduit peut-être le fond de ma pensée», ironise-t-il ensuite.

«La monarchie ne me dérange pas plus que cela, mais quand on est socialiste, on ne peut pas être foncièrement royaliste», confie-t-il plus tard. «Le Grand-Duc a une fonction unificatrice et d’ouverture vers l’étranger. Mais il doit respecter le cadre constitutionnel», rappelle-t-il, en faisant une référence directe au adressé personnellement aux médias pour défendre son épouse.