Philippe Schmitz, deputy CEO de Rotarex, se tourne vers l’avenir, ses opportunités et ses défis. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Philippe Schmitz, deputy CEO de Rotarex, se tourne vers l’avenir, ses opportunités et ses défis. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Un siècle après sa création, Rotarex reste fidèle à ses origines dans les équipements pour le gaz en arborant une stratégie tournée vers des clients présents sur plusieurs latitudes. Des innovations dans les produits, un nouveau siège à Bissen… Philippe Schmitz, deputy CEO, passe en revue l’agenda chargé du groupe familial.

Comment la crise actuelle a-t-elle changé votre façon de diriger l’entreprise?

Philippe Schmitz. – «La crise nous a appris à nous adapter encore plus rapidement qu’avant, et à changer certaines de nos méthodes de travail. Sur ce point, cette crise n’a pas uniquement apporté du négatif.

Il a beaucoup été question de digitalisation des entreprises depuis le début de la crise. Est-ce que la digitalisation a été accélérée chez vous depuis un an?

«Nous n’avons pas attendu la crise pour entamer la digitalisation, au niveau du travail des employés, mais aussi concernant la digitalisation des produits que nous proposons, c’est un point majeur pour améliorer nos processus, nos services et notre offre aux clients. Mais il est sûr que la crise a accéléré notablement cette transformation.

Quels sont vos prochains projets de digitalisation?

«Il y en a beaucoup, faire la liste serait bien trop long. Si je dois en citer deux, je commencerais par l’implémentation de SAP au niveau mondial. Puis, bien sûr, l’innovation produit ‘Vanne oxygène médical connectée’ qui facilitera nettement le travail des soignants, nous avons tous compris qu’ils en ont besoin.

Après 100 ans, quel est aujourd’hui votre cœur de métier?

«Factuellement, les équipements pour le gaz dans tous les secteurs. Mais je dirais que notre cœur de métier est plutôt l’innovation et l’accompagnement de nos clients dans leurs projets, les demandes de chacun des secteurs dans lesquels nous opérons évoluent constamment. Nous sommes ravis d’être l’acteur principal pouvant répondre efficacement à ces évolutions au niveau mondial.

Nous n’avons pas attendu la crise pour entamer la digitalisation.
Philippe Schmitz

Philippe Schmitzdeputy CEORotarex

Quelles sont le forces et faiblesses de Luxembourg comme «hub» pour le secteur industriel? «Les forces sont plus faciles à énumérer que les faiblesses, je dirais d’abord la main-d’œuvre compétente et la situation géographique, mais aussi l’image du pays à l’international.

Quels seront les marchés porteurs à l’avenir d’un point de vue des produits demandés d’une part et d’un point de vue géographique d’autre part?

«Les gaz sont de plus en plus utilisés dans de nombreuses applications, l’ensemble des marchés dans lesquels nous opérons sont en expansion. Il est difficile de nommer le plus porteur d’entre eux, peut-être le secteur des semiconducteurs et les énergies vertes par exemple. Concernant le point de vue géographique, l’Asie est l’un des marchés montrant un fort potentiel de croissance.

L’industrie au Luxembourg, une histoire d’amour qui peut perdurer?

«Bien sûr, bien que nous fêtions les 100 ans de Rotarex, ce n’est qu’un début. Nous construisons notre nouveau siège à Bissen pour répondre à la demande grandissante de nos produits. Ceci afin de gagner en efficacité et en compétitivité, et afin d’offrir un meilleur environnement de travail pour tous nos collaborateurs.

Est-ce réaliste d’envisager une relocalisation de la production industrielle en Europe?

«Aujourd’hui, Rotarex produit la majorité de ses produits en Europe, principalement au Luxembourg. Par contre, cela dépend peut-être des différents cœurs de métier. Je pense qu’il est important de rester proche de ses clients, même géographiquement, afin d’apporter un service optimal.

Quels nouveaux produits ou services seront lancés en 2022? Quel est votre projet principal pour 2022?

«Nous avons de nombreux projets de lancement dans toutes nos gammes de produits, majoritairement tournés vers la digitalisation afin d’apporter un service complémentaire à nos produits de très haute qualité.

Si vous pouviez adresser une demande au gouvernement pour soutenir votre secteur/votre entreprise, quelle serait-elle?

«Développer davantage les formations et les vocations techniques dans les lycées et l’université.

Comment allez-vous contribuer à la baisse des émissions de gaz à effet de serre? Quels sont vos objectifs en la matière? «Premièrement, grâce à notre projet de déménagement à Bissen, dans un site à la pointe énergétiquement parlant. Mais aussi grâce à l’innovation dans nos gammes produits destinées au secteur de l’énergie. L’hydrogène vert dans le secteur des transports, par exemple.

Que reste-t-il de l’esprit des fondateurs dans le quotidien actuel de l’entreprise

«L’esprit d’innovation, de qualité et de service instauré dès les origines.

Dans 100 ans, Rotarex sera une entreprise…

«Toujours leader de l’innovation et de l’excellence technique dans les domaines du gaz, et peut être sur d’autres marchés, qui sait?»

Cette interview est tirée de parue le 21 janvier 2022.