Yves Stein, Group CEO de KBL epb, eplique la stratégie mise en place par la banque luxembourgeoise et ses actionnaires qataris. ( Photo: Julien Becker / archives )

Yves Stein, Group CEO de KBL epb, eplique la stratégie mise en place par la banque luxembourgeoise et ses actionnaires qataris. ( Photo: Julien Becker / archives )

Avec le rachat du fonds de commerce de l’enseigne belge d’UBS (filiale d’UBS Luxembourg), le groupe luxembourgeois KBL european private bankers a réussi une belle opération. «Puilaetco Dewaay est une institution en Belgique, une banque privée pure qui fonctionne depuis le 19e siècle. Mais avec l’intégration des actifs sous gestion détenus par UBS Belgium, on passe à 10 milliards d’euros, ce qui fait entrer notre filiale belge dans le Topn3 des private bankers en Belgique», développe pour Paperjam.lu Yves Stein, Group CEO de KBL epb.

«Nous sommes fiers qu’un grand acteur mondial comme UBS ait reconnu en Puilaetco Dewaay un acquéreur crédible et compétent, pour proposer un transfert d’actifs à ses clients vers notre structure.»

Une masse critique à partir de 5 milliards

Via Puilaetco Dewaay, jusque-là reconnue mais discrète, c’est tout le groupe KBL qui prend un coup de projecteur. «La Belgique est un marché prioritaire pour nous. Nous y enregistrons une croissance soutenue et rapide depuis des années. Cette acquisition est importante, parce qu’elle nous donne une masse critique, une assise d’autant plus solide, qui correspond à la stratégie de développement que nous menons.»

Clairement, cette opération win-win (le personnel d’UBS Belgium, dont l'enseigne disparaîtra à terme, sera bienvenu pour Puilaetco Dewaay en recrutement constant) est l’exemple type de la stratégie présente et future de la KBL, de plus en plus tournée vers les trois petites lettres de son appellation complète, epb, pour european private bankers.

«Dès l’arrivée de l’actionnaire Precision Capital, il a été clairement exprimé que le groupe voulait créer une plateforme pour installer un développement d’activités en Europe», poursuit Yves Stein. «Il faut sur ce marché rester apte à offrir, à gérer, à suivre et à conseiller tous les services que la clientèle est en droit d’exiger, le tout en étant compliant avec les exigences réglementaires, et ce de manière durable bien évidemment. Il faut pour cela une masse critique, partout où l’on exerce son activité. Nous parlons généralement de 5 milliards d’actifs comme seuil pour atteindre cette masse critique.» Ce qui n'empêche bien sûr pas d'aller plus haut... à l'image de ce qui se produit à Bruxelles (Puilaetco Dewaay passera de 3 à 10 milliards).

Une équipe qui ne fait que ça

Pour Yves Stein, il y a aussi, dans cette action et ce deal très concret, une confirmation manifeste de la volonté d’emblée affichée par l’actionnaire qatari. «Precision Capital a les moyens et la volonté de jouer la consolidation. Dès le départ, il a été question de chercher les bonnes opportunités, pour renforcer nos structures partout en Europe où nous en disposons déjà. Une équipe a été mise en place, pour assurer un screening du marché et suivre toutes les opportunités. Tout le monde parle à tout le monde dans le secteur. Mais il faut être prêt à saisir l’opportunité, une fois identifiée et bien préparée. Nous avons une équipe de veille stratégique et de spécialistes, qui ne fait que ça.»

 Yves Stein ne cache pas que d’autres opérations du genre peuvent donc être attendues. «Je ne peux pas dire si ce sera dans un mois ou dans un an. Mais ce que l’on peut dire, c’est que notre team dédié est en permanence sur deux, trois ou quatre dossiers. Je répète qu’il ne s’agit pas d’aller sur des marchés où ne sommes pas encore. Nous cherchons des acquisitions, en bénéficiant de l’effet du levier d’une structure déjà sur place, et en jouant sur les synergies et les complémentarités. Un plus un fait alors davantage que deux. Nous sommes particulièrement intéressés par des marchés domestiques comme la France ou l’Espagne.»

 Sur plusieurs générations

In fine, KBL epb entend développer une philosophie toute simple, qui a fait ses preuves. «Avec tous les changements, notamment réglementaires, la banque privée a un devoir, celui d’apporter le conseil neutre, objectif et efficace, au client qui veut les meilleurs services. Au client qui demanderait: 'Vous travaillez pour moi ou pour la banque?', le banquier doit pouvoir répondre:  'Nous travaillons pour vous'. Une pure banque privée doit avoir le bon conseil et les solutions non biaisées. C’est la seule clé pour qu’un client soit fidèle, pour toute une vie, et pour plusieurs générations. Nous privilégions le bien-être à long terme.»

Fondé en 1949, KBL european private bankers est implanté dans neuf pays d’Europe, avec plus de 2.200 collaborateurs, 42 milliards d’euros d’actifs sous gestion et 41 milliards d’euros d’actifs en conservation (au 31 décembre 2013).

Avec la stratégie de consolidation et de développement de l’existant, le groupe bancaire luxembourgeois se veut aussi proactif que serein. «Le marché de la banque privée est porteur. Nous sommes la partie réglementée de l’industrie, dans un cadre bien défini et qui apporte la protection à l’investisseur», résume le Group CEO de KBL epb.