La satisfaction était de mise ce mardi pour le Marc Lauwers, Yves Stein et Carlo Friob.  (Photo: Luc Deflorenne)

La satisfaction était de mise ce mardi pour le Marc Lauwers, Yves Stein et Carlo Friob.  (Photo: Luc Deflorenne)

La banque privée luxembourgeoise – détenue par la famille royale qatarie – a annoncé ce mardi un résultat net de 50,1 millions d’euros pour le premier semestre 2014, soit une progression de 19% par rapport au même exercice en 2013. En 2012, année de l’émancipation permise par le passage entre les mains de la famille royale qatarie – via Precision Capital –, le bénéfice sur les six premiers mois s’était limité à 9 «petits» millions (avec les événements exceptionnels, dont un plan social, l’année s’était clôturée avec une perte de 251 millions d’euros).

Depuis, les choses ont évidemment bien changé. Dans et autour du groupe paneuropéen. Son nouvel actionnaire lui a assigné comme objectif de figurer dans le Top 20 de la banque privée sur le Vieux Continent. En 2015, le résultat net devra être de 100 millions d’euros. «Nous voulons profiter de la consolidation du marché bancaire en Europe. Il est important d’atteindre la masse critique sur chaque marché», a indiqué Yves Stein, CEO.

Croissance par acquisition

Dans cette perspective, la direction fait savoir ce mercredi être dans les temps de passage prévus, mais aussi et surtout vouloir croître, en sus de son développement organique et semi-organique (via le recrutement d’équipes entières), par l’acquisition d’une entité de banque privée en France ou en Espagne. Des marchés sur lesquels la banque estime ne pas être assez présente.

Aucun nom des dossiers sur lesquels la cellule «M&A» ad hoc travaille n’a filtré, mais KBL semble avoir bien avancé. La banque pourra, à terme, compter sur la puissance de feu de son actionnaire pour procéder à l’acquisition. Pour l’heure, aucune augmentation de capital n’est à signaler chez Precision Capital ou KBL.

Parallèlement, le groupe travaille bien sûr toujours à l’amélioration de sa productivité, sous la houlette de Marc Lauwers, COO. L’intéressé veille tout particulièrement à une rationalisation des systèmes informatiques entre la cinquantaine de bureaux implantés dans neuf pays européens. Le rapprochement avec Lombard Odier – dans le pipeline – se place dans cette perspective.

Le secret bancaire digéré

En sus de taux d’intérêt très bas pénalisant la marge, le passage à l’échange automatique d'informations constitue une autre externalité avec laquelle KBL – comme toutes les banques de la Place – doit composer. Et Yves Stein a pour le moins surpris par son optimisme vis-à-vis de cette problématique à l’échelle du Luxembourg. «C’est la meilleure chose qui pouvait arriver à la place financière, a-t-il dit, le thème avait trop ouvert la voie à des critiques.» Au niveau de la banque, il a indiqué «arriver à vivre avec cette transformation». Le processus d’onshorisation a poussé les clients non transparents à déserter la banque pour s’expliquer avec leurs fiscs respectifs. «La grande partie des clients qui étaient transparents sont restés», a précisé le CEO, ajoutant également pouvoir compter sur des clients «plus importants» en termes de volumes d’actifs apportés. «Le nombre de clients en baisse n’est pas neutre au niveau de l’emploi. Nous avons dû ajuster notre voilure dans certains de nos services. Aujourd’hui, ce dossier-là est bouclé», a-t-il conclu, en faisant référence aux coupes dans le personnel et aux programmes de formation engagés pour convertir les gestionnaires à une clientèle plus sophistiquée et davantage internationale.

Les chiffres parlent pour la réussite de la transformation. Les actifs sous gestion ont progressé de 1,7 milliard d’euros sur les six premiers mois de l’année, soit une progression de 4% par rapport aux 42,2 milliards gérés en banque privée déclarés au 31 décembre 2013. À la même date, le résultat net du groupe s'élevait à 84,5 millions d'euros, 35,2 millions pour l'entité luxembourgeoise (montant comprenant le résultat de la filiale espagnole).