La première édition du programme Catapult, destiné aux fintech proposant des services d’inclusion financière sur le continent africain, a réuni 11 start-up. (Photo: Twitter Lhoft)

La première édition du programme Catapult, destiné aux fintech proposant des services d’inclusion financière sur le continent africain, a réuni 11 start-up. (Photo: Twitter Lhoft)

Pour Livingstone Mukasa, le cofondateur et CEO de Four One Financial Services Limited, le programme Catapult 2018 aura été synonyme de carton plein. Après une semaine de workshops, durant laquelle des experts de la finance luxembourgeoise l’ont coaché pour améliorer son plan d’affaires, il a remporté vendredi soir le concours de pitch, synonyme d’un prix de 5.000 euros.

Cerise sur le gâteau, la présidente de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), Denise Voss, se trouvait dans le public. À la fin de sa présentation, elle lui a proposé de lui parler plus en détail de son projet. «Je suis intéressé par une collaboration avec tout le monde au Luxembourg», a répondu l’entrepreneur africain, sans trop se rendre compte de l’influence que pouvait avoir la personne qui venait de lui adresser cette offre.

MayiCard, une application multifonction

Entrepreneur ougandais engagé, Livingstone Mukasa a monté un fonds pour permettre aux populations les plus modestes de son pays de placer leur argent en vue de leur retraite. Il a ensuite développé une plate-forme, accessible par le biais d’une application, MayiCard. Celle-ci propose non seulement un portefeuille électronique, mais également des outils d’aide pour gérer ses économies et l’accès à des services d’épargne et d’assurance santé.

«Nous croyons dans le progrès soutenable, mais en fournissant de meilleurs produits financiers», explique Livingstone Mukasa. «Avec MayiCard, nous voulons mettre en place un écosystème basé sur la collaboration et l’efficience.»

Premier centre de microfinance d’Europe

Four One Financial Services Limited a été sélectionnée parmi 10 autres start-up fintech actives sur le marché africain – deux d’entre elles étaient luxembourgeoises, Koosmik et Ibisa – pour participer à la première édition du programme Catapult, organisé par la Lhoft.

«L’objectif de Catapult est d’aider les fintech africaines à gérer leur risque, car il existe un manque d’expérience et de savoir-faire pour créer son entreprise», explique le CEO de la Lhoft, Nasir Zubairi, qui rappelle que le Luxembourg est le premier centre de microfinance d’Europe.

L’Afrique et ses talents

«Le besoin de services financiers est énorme en Afrique, et faire du business sur ce continent est à la fois synonyme de faire du profit et d’améliorer le quotidien des gens», ajoute-t-il. Le programme monté par la Lhoft n’est pas forcément destiné à convaincre des fintech africaines de s’installer au Grand-Duché. Mais à les aider.

«On ne peut pas simplement ignorer ces marchés en développement, il faut les supporter», continue Nasir Zubairi. «Et puis, le Luxembourg est en recherche de talents, et l’Afrique en regorge. Les liens qui peuvent être tissés avec le continent sont donc importants.»