Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, entouré des représentants du patronat, membres du «Trade and Investment Board», dévoilait ce mardi les cinq principaux objectifs de la promotion de l’économie luxembourgeoise à l’étranger, résultant de la fusion de «Luxinnovation» et «Luxembourg for Business».

  • Faciliter aux entreprises luxembourgeoises l’accès aux marchés internationaux, y compris dans l’espace Benelux;
  • Attirer des investissements directs étrangers de manière ciblée et orientée vers le secteur des services;
  • Renforcer le réseau international de promotion économique;
  • Construire une image de marque forte du Luxembourg en tant que «smart location» pour des compagnies et industries de haute performance;
  • Assurer la cohérence et la pertinence des actions de promotion économique.

Si ces objectifs généraux ne se distinguent, à première vue, guère de la stratégie de promotion déjà existante, Étienne Schneider a en revanche mis en avant la «market intelligence». Grâce à cet outil, la promotion ne se limitera plus à attirer des investisseurs étrangers, mais permettra aussi de détecter des opportunités pour les entreprises luxembourgeoises qui souhaitent faire des affaires en dehors du Luxembourg.

Dans ce sens, le ministre a annoncé que les recrutements chez Luxinnovation se poursuivraient pour atteindre plus de 70 avant la fin de l’année, grâce à une augmentation de 2,5 millions d’euros par an du budget. L’efficacité de la stratégie de promotion sera par ailleurs évaluée tous les ans.

Les représentants du patronat, Michel Wurth (Chambre de commerce), Tom Wirion (Chambre des métiers) et Nicolas Buck (Fedil), ainsi que le président de Luxinnovation, Raymond Schadeck, présents ce mardi lors de la présentation de la nouvelle stratégie, ont tous salué le fait que le Luxembourg se donnerait désormais les moyens pour faire une promotion économique digne de son nom. Étienne Schneider a conclu: «Jamais auparavant, le Luxembourg ne s’était doté d’une stratégie aussi élaborée.»

La croissance durable

Le ministre de l’Économie a insisté ce mardi sur le fait que la stratégie économique du Grand-Duché «n’ignorera pas les débats des derniers mois sur la croissance durable». Le gouvernement n’attirerait plus des entreprises au Luxembourg si ces dernières ne remplissent pas certains critères comme des critères environnementaux. Ainsi, le gouvernement aurait récemment renoncé à l’implantation d’une entreprise étrangère au Luxembourg, malgré une centaine d’emplois à la clé.

En effet, Étienne Schneider a répété un message véhiculé discrètement ces derniers temps par les hommes et femmes politiques luxembourgeois: privilégier l’emploi résident au détriment de l’emploi frontalier. «L’intérêt de chaque État est de régler son problème du chômage.»

Le ministre de l’Économie a dans ce contexte salué le travail de son collègue socialiste, le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, et de l'Agence pour le développement de l’emploi, l’Adem. Lorsque des entreprises souhaitent s’installer au Grand-Duché, des demandeurs d’emploi bénéficieraient de formations pour correspondre aux besoins de ces entreprises.

Les montées protectionnistes

Interrogé au sujet des montées protectionnistes à l’étranger, Étienne Schneider a plaidé pour le libre-échange. En revanche, le ministre a affirmé que le Luxembourg ne devrait pas être «naïf».

Tandis qu'Étienne Schneider s’est exprimé contre de simples sanctions et des droits d’entrée «stupides», il est favorable à certains «standards minimaux», tels que des critères environnementaux et sociaux, auxquels des compagnies étrangères devraient répondre si elles souhaitent faire des affaires en Europe. Étienne Schneider a néanmoins admis la complexité du problème en citant l’Allemagne, qui, à la merci de ses exportations en Chine, serait «bloquée» pour imposer ce genre de critères.

Au vu des annonces protectionnistes du nouveau président américain, Donald Trump, le ministre de l'Économie luxembourgeois aurait plaidé ce lundi auprès de ses homologues européens pour que l’UE se dote d’une stratégie générale pour son industrie, et pas seulement pour l’acier. Il ne faudrait pas «attendre que le problème soit là».