Xavier Bettel a détaillé durant une heure les axes majeurs du travail de sa coalition. (Photo: Nader Ghavami)

Xavier Bettel a détaillé durant une heure les axes majeurs du travail de sa coalition. (Photo: Nader Ghavami)

C’est un programme de gouvernement qui allie libéralisme, socialisme et écologie que Xavier Bettel s’est dit «fier de présenter» aux députés ce mardi à la Chambre.

Un document, a encore indiqué le Premier ministre, «solide comme un morceau de fonte», qui est plus «qu’un compromis entre les trois partis» de la coalition. Xavier Bettel le qualifie d’«ambitieux», faisant la part belle à la «vitalité, la justice, la durabilité, la cohésion sociale, la compétitivité». Ce qui doit permettre au Luxembourg d’affronter «les défis d’aujourd’hui et de demain», de rester un «pays fort, un partenaire important au niveau européen et au niveau mondial».

Famille, justice, bien-être...

Les priorités sont évidemment celles qui étaient détaillées dans l’accord de coalition: préservation des ressources, maintien de la qualité de vie et du bien-être, engagement pour la diversité et le multilinguisme, une politique favorable à la famille et sociale, une justice plus juste... sont autant de priorités communes aux trois partis. Tout comme la diversification de l’économie, la numérisation et la digitalisation, ainsi que les investissements en faveur de la mobilité.

Le Premier ministre a souligné que la croissance du Luxembourg, et notamment de sa population, avait contribué à sa vitalité et à constituer une des sécurités sociales les meilleures au monde. Mais que cela générait aussi un nombre important de défis dans les domaines de l’éducation, des soins de santé, de la mobilité...

La gratuité des transports publics contribue à l’attractivité du pays.

Xavier Bettel, Premier ministre

Concrètement, Xavier Bettel a répété que le Luxembourg «devait sortir des embouteillages» via une série de mesures, comme le plan national de mobilité, l’incitation au covoiturage, le développement des P+R, la mise en place d’incentives en faveur des entreprises qui prennent des mesures en la matière...

Il est aussi revenu sur la gratuité des transports publics à l’horizon 2020, qui a eu un large écho au niveau international. «Cela contribue à l’attractivité du Luxembourg. Un pays où, pour aller à l’aéroport ou à la gare, on ne se demande plus où on doit acheter un ticket», a-t-il fait valoir. Une gratuité qui se combinera à une qualité, au centre de l’attention du gouvernement. 

0% d’émission en 2030

Le logement, un des dossiers-clés des cinq prochaines années, a aussi été abordé. L’offre de logements sociaux sera plus vaste; la vente, exceptionnelle pour éviter les effets de spéculation. Dans le domaine de l’environnement, l’ambition est de faire du Luxembourg un pays à 0% d’émission en 2030, d’arriver à 20% d’agriculture biologique en 2025, et de ne plus utiliser de glyphosate pour décembre 2020.

Il a aussi été beaucoup question de la diversification de l’économie, et donc de faire en sorte que le Luxembourg reste un des leaders mondiaux dans le domaine digital. Pour maintenir la compétitivité, Xavier Bettel a aussi confirmé que «le fardeau fiscal des entreprises serait allégé de 1%». Pour lutter contre le chômage, une «stratégie de la compétence» sera initiée, passant par une réforme de la formation.


(Photo: Nader Ghavami)

Le Premier ministre est aussi revenu sur les mesures en faveur de la famille (révision du congé parental, gratuité des crèches et maisons relais...), les aménagements du système scolaire, qui devra répondre aux attentes du pays en matière professionnelle, la simplification administrative, la légalisation de la consommation de cannabis, la révision de la Constitution, la politique culturelle...

Il a aussi été question de la réforme des aides à la presse pour garantir un journalisme de qualité et une diversité des médias.

Pas d’effets positifs suite au Brexit

Le Premier ministre a encore évoqué la place du Luxembourg au sein de l’Europe, de l’Otan, et son rôle dans la coopération au développement. Il a aussi abordé le sujet du Brexit, «qui n’aura pas d’effets positifs à long terme, ni en Europe, ni dans notre pays».

Les cinq prochaines années seront intenses au niveau du travail: «Une série de mesures sont à mettre en œuvre. Il s’agit de renforcer davantage le modèle de réussite du Luxembourg et d’améliorer la qualité de vie de nos citoyens.»

Reste à savoir comment financer ces mesures. À ce niveau, Xavier Bettel rappelle que la situation était pire en 2013, avec une récession d’un milliard, due au commerce électronique et à un taux de chômage plus élevé. Avec des finances publiques saines, mais à surveiller, et une croissance qui pourrait dépasser les 3%, Xavier Bettel est convaincu que ses objectifs sont atteignables, même si les défis sont plus élevés que voici cinq ans, de même que les ambitions sont développées.

Les partis d’opposition qui s’exprimeront ce mercredi ne sont évidemment pas de cet avis.