Dotés d’une propulsion «zéro émission», les véhicules électriques sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans l’infrastructure des transports de la ville de demain. (Photo: Fotolia / malajscy)

Dotés d’une propulsion «zéro émission», les véhicules électriques sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans l’infrastructure des transports de la ville de demain. (Photo: Fotolia / malajscy)

L’environnement en ville, la qualité de l’air et de vie sont devenus des priorités. Les objectifs sont d’ailleurs maintenant chiffrés. Le gouvernement du Luxembourg veut atteindre, dans les deux ans qui viennent, les 25% de déplacements quotidiens en transport en commun et 25% à pied ou à vélo. Pour les 50% qui restent, une autre échéance a été fixée: d’ici 2025, le développement du covoiturage et de l’autopartage devront porter le nombre de passagers par véhicule effectuant un trajet domicile-travail à 1,5.

De quoi réduire de 50.000 le nombre quotidien de véhicules sur les routes, d’après le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch. Profitant de la présentation de Copilote, la nouvelle application gouvernementale de covoiturage, le ministre a souligné que cette évolution générera «des économies annuelles d’environ 130.000 tonnes de CO2, soit 2,4% des émissions du secteur des transports.»

Abandonner le moteur à combustion

Au niveau européen, on veut définitivement faire la peau à la voiture polluante en ville. D’ici 2050, la Commission européenne entend passer à zéro émission et éliminer les moteurs à combustion dans les grands centres urbains. Une échéance devancée par certaines grandes métropoles de l’UE, à l’image de Paris qui fixe la fin du diesel pour 2024 et celle des véhicules thermiques pour 2030!

Pour y parvenir, il convient de changer les habitudes de déplacement des citoyens, mais aussi et surtout de leur proposer des alternatives qui tiennent la route. L’œuvre de pédagogie passe ainsi par l’explication des différences entre covoiturage et autopartage. D’un côté, la possibilité de monter à plusieurs en même temps dans une voiture pour effectuer le même trajet, un usage au final peu innovant. De l’autre, l’autopartage, qui pense la voiture non plus comme une propriété individuelle, mais comme un bien mutualisé.

Des autos en partage et non polluantes

Un même véhicule mis à la disposition d’un ensemble d’abonnés, cela commence à devenir intéressant. Le succès d’un tel dispositif suppose bien sûr de disposer de suffisamment de voitures disponibles pour répondre aux besoins de tous à chaque instant. Mais le point clé reste cependant le déploiement d’un système de gestion sans faille pour organiser les réservations de manière optimale.

Un domaine où l’IA et le big data seront d’un grand secours pour analyser les habitudes des usagers et anticiper les pics d’activité. La propreté et la maintenance des véhicules représentent un autre enjeu majeur. Spécialiste de l’autopartage en entreprise, le patron de Moovee (lire notre interview) explique que lorsque l’utilisateur du véhicule partagé est nommément identifié, il est aussitôt responsabilisé et les dégradations sont bien inférieures à celles constatées quand les partages sont anonymes.

Les véhicules électriques toujours présents

Dotés d’une propulsion «zéro émission», les véhicules électriques sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans l’infrastructure des transports de la ville de demain. Qu’il s’agisse des moyens de transport collectifs (bus électriques, navettes autonomes) ou individuels. Les acteurs de l’autopartage lorgnent eux aussi du côté des voitures électriques. Avec toutefois un frein pour une utilisation généralisée au delà des centres-villes: celui de l’autonomie. Le réseau Chargy – né d’un partenariat public/privé – promet 800 bornes de charge publiques en 2020. Un premier pas qui risque toutefois de se révéler insuffisant pour éliminer les réticences des consommateurs. Dans un pays comme le Luxembourg, la question de la continuité de service au delà des frontières s’avère cruciale. Et reconnaissons-le, elle n’est pas encore résolue.

Diversifier les modes de transport

Le secret d’une mobilité écoresponsable réside enfin dans la capacité d’offrir une solution pour chaque type de besoins. Pour les petits trajets, par exemple, on peut simplement privilégier le vélo. Un moyen de déplacement traditionnel que le gouvernement n’oublie pas – l’objectif est d’arriver à 900 kilomètres de pistes cyclables – et qui connaît lui aussi une révolution, entre l’émergence des VAE (vélos à assistance électrique) et des réseaux de deux roues en libre-service, avec ou sans station de dépose.