Didier Mouget: « Nous avons privilégié, cette année, des investissements destinés au redéploiement économique du pays. » (Photo : Charles Caratini / archives)

Didier Mouget: « Nous avons privilégié, cette année, des investissements destinés au redéploiement économique du pays. » (Photo : Charles Caratini / archives)

PwC Luxembourg affiche une croissance de 2 %, loin des 13 % affichés l’an passé. L’activité de conseils, touchée par la crise environnante, a largement régressé. Le plus gros des Big Four de la Place a toutefois voulu préserver l’emploi.

L’année fiscale 2011-2012, clôturée au 30 juin, aura été une année de « consolidation » pour PwC Luxembourg. En effet, le cabinet d’audit et de conseil luxembourgeois annonce une croissance de 2 %, pour un chiffre d’affaires au-delà de 260 millions d’euros. Ce résultat fait suite à une année flamboyante pour PwC Luxembourg qui, il y a douze mois de cela, affichait une croissance de 13 %.

Ce ralentissement, Didier Mouget, managing partner de la firme, l’explique d’une part par le fait que l’année 2010-2011 fut exceptionnelle, et d’autre part par les effets d’une crise économique sans précédent. « Elle s’est fait ressentir principalement au niveau des activités de conseil, que l’on sait plus volatiles. Le métier, en effet, a enregistré un recul d’environ 4 %, après une progression de plus de 30 % l’année précédente. Cette activité, chez nous, occupe près de 450 personnes », commente Didier Mouget.

Conseil fiscal en forte croissance

Les autres métiers du cabinet affichent de meilleurs résultats. « Si le métier d’audit, le plus important, celui pour lequel nous employons 1.200 personnes, est resté stable, les activités de conseil fiscal ont enregistré une croissance de près de 15 %. À ce niveau, 550 personnes sont employées », poursuit le managing partner.

Les temps sont donc relativement difficiles, mais PwC Luxembourg veut rester optimiste, et le Big Four maintient sa politique d’investissement et de recrutement, quitte à rogner sur les profits. « À l’heure où de nombreux acteurs, tant du secteur financier que commercial et industriel, souffrent de la crise, nous avons accentué nos efforts pour les accompagner dans le cadre de relations de confiance à long terme. Nous avons également privilégié, cette année, des investissements destinés au nécessaire redéploiement économique du pays. »

100 emplois de plus

Selon le dirigeant, les associés du groupe ont renoncé à certains profits, pour maintenir l’emploi. Au cœur de l’exercice 2011-2012, 500 collaborateurs ont rejoint le cabinet. Au terme de l’exercice, le groupe comptait 2.200 collaborateurs, soit une centaine de plus qu’à la fin de l’année fiscale précédente.
En matière d’investissements, PwC a renforcé sa gamme de services, contribué à la promotion de la Place et à l’innovation, orientée vers des secteurs porteurs. Au cœur de cette stratégie, qui, selon les espoirs de la firme, doit porter ses fruits à moyen terme, se trouve le PwC’s Accelerator. « Cette initiative, unique en Europe, soutient l’émergence d’une nouvelle culture d’innovation, axée vers l’économie et l’entrepreneuriat, a rappelé Jean-François Kroonen, advisory leader de PwC Luxembourg, lors de la présentation des résultats. Elle doit valoriser le vivier d’innovation, existant en Europe, et permettre une diversification de l’économie du pays. »

Intérêt de l'extérieur, transformation de l'intérieur

Une vingtaine d’entreprises, principalement étrangères, ont déjà fait appel à ces nouveaux services, pour se développer à l’échelle internationale dans le domaine des hautes technologies.

Le cabinet précise toutefois que les perspectives dépendront notamment de l’évolution de la crise, qui frappe l’Europe. La prudence est donc de mise. Pour l’année à venir, PwC Luxembourg s’attend à une croissance à un chiffre. Le cabinet entend toutefois poursuivre ses investissements pour l’avenir, en maintenant, entre autres, un taux de recrutement similaire. « En tant que l’un des plus grands employeurs luxembourgeois, nous avons le devoir d’agir en entreprise responsable et de contribuer, aux côtés des autorités et des acteurs privés, au rétablissement de la situation économique », a commenté Didier Mouget.

Le managing partner invite par ailleurs les partenaires sociaux et le gouvernement à engager des réformes, pour une transformation de l’industrie luxembourgeoise. En ligne de mire, entre autres, l’indexation des salaires et une réforme de la fonction publique. « Même s’il faut s’attendre à une période de faible croissance, voire de déflation, nous sommes persuadés que les pays européens trouveront les moyens de résoudre cette grave crise de confiance », commente Didier Mouget.