Les quelque 22,5 millions de passagers transportés en 2016 par les CFL devraient, à partir du 10 décembre prochain, voir leur quotidien subir ce que François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, a qualifié lundi d’«énorme saut qualitatif». Car aux traditionnels changements annuels d’horaires des CFL s’ajoutent cette année non seulement l’entrée en service de plusieurs infrastructures destinées à répondre à la saturation du réseau ferroviaire, mais aussi des adaptations des lignes existantes, et la création de nouvelles dessertes. Le tout destiné à mettre en place «une amélioration du service».

Au 10 décembre, donc, les usagers travaillant au Kirchberg pourront fouler les quais de la nouvelle gare Pfaffenthal-Kirchberg, située au pied du quartier d’affaires. Reliée au tram par le funiculaire, la nouvelle infrastructure doit permettre de faire passer le temps de trajet entre Ettelbruck et le Kirchberg «de 47 minutes sans les embouteillages, comme c’est le cas actuellement, à 25 minutes», annonce Marc Wengler, directeur général des CFL. Comme annoncé à plusieurs reprises, cette dernière sera desservie par tous les trains des lignes 10 et 60 venant du Nord et du Sud du pays. Soit six trains par heure aux heures de pointe et quatre aux heures creuses.

Même logique du côté de la seconde gare périphérique à entrer en fonction à cette date, la gare d’Howald, destinée à desservir les zones d’activité d’Howald et du Ban de Gasperich. Cette dernière sera également desservie par tous les trains de la ligne 60, soit quatre trains par heure tout au long de la journée. Pour la ligne 90, qui relie Luxembourg à Thionville, la desserte sera «d’un à deux trains par heure». Pour lutter contre les goulots d’étranglement, les CFL prévoient également la mise en place de liaisons transversales permettant aux voyageurs d’accéder aux deux nouvelles gares sans changement de train en gare de Luxembourg. Finalement, rejoindre Luxexpo depuis la gare centrale devrait prendre moins de 20 minutes de trajet, selon les timings calculés. Rejoindre le quartier d’affaires de la capitale depuis Esch-sur-Alzette devrait durer 36 minutes, contre 44 actuellement.

Fidèles au concept de pôles multimodaux, ces gares périphériques seront reliées aux différents modes de transport, notamment à ceux liés à la mobilité douce. Ce sera directement le cas au Pfaffenthal-Kirchberg et prévu à terme à Howald, où seule une connexion avec des lignes RGTR est prévue pour le moment, le site devant être à 100% finalisé en 2021. Pour répondre aux faiblesses du réseau ferré luxembourgeois, marqué notamment par la présence de goulots d’étranglement, les CFL annoncent la mise en place «de nombreuses liaisons transversales, mais aussi la transformation de trains directs en navettes, ou la réduction de desserte de certains arrêts». Ce à quoi s’ajoute la création d’une nouvelle ligne RGTR reliant Dudelange à Luxexpo, desservie toutes les 30 minutes «avec renforts aux heures de pointe».

Qualifiés de «premier pas» par François Bausch, ces changements dans le fonctionnement d’une partie des transports publics luxembourgeois seront suivis d’autres «améliorations» dans un horizon «à court ou moyen terme». Comprenez la mise en service du second viaduc du Pulvermühle, celle de deux nouveaux quais en gare de Luxembourg d’ici 2019, ou la modernisation des gares de Bettembourg, Ettelbruck, Rodange, Mersch et Wasserbillig. Toutes seront équipées d’un P+R dont la livraison est attendue pour 2021, à l’exception de Bettembourg, qui se transformera, d’ici 2023, en «gare moderne, ce qui est loin d’être le cas actuellement», selon Marc Wengler.

Outre la création d’une extension destinée à accueillir «trois fois deux voies à l’entrée, et deux fois deux voies à la sortie» pour absorber le trafic voyageur et marchandise, le site se verra doté d’un nouveau système d’aiguillage et d’un nouveau poste directeur. Un deuxième souterrain capable d’accueillir des personnes à mobilité réduite sera également construit. «Tous ces travaux doivent s’étaler dans le temps pour des raisons d’organisation et réduire au maximum les perturbations sur un trafic qui a connu une croissance de 60% entre 2005 et 2015», rappelle le directeur général des CFL.