Pour autant que des entreprises – notamment luxembourgeoises – mordent à l’hameçon, le S-Hub pourrait sortir de terre dès l’an prochain. (Illustration: CA Portes de France - Thionville)

Pour autant que des entreprises – notamment luxembourgeoises – mordent à l’hameçon, le S-Hub pourrait sortir de terre dès l’an prochain. (Illustration: CA Portes de France - Thionville)

Pour les frontaliers français qui franchissent chaque jour l’ancien poste de douane de Zoufftgen pour venir travailler au Luxembourg, les déplacements – notamment via la route – s’avèrent toujours un peu plus fastidieux.

Aux heures de pointe, les temps de parcours sont très régulièrement doublés, voire parfois triplés, et aussi bien pour les employés que pour leurs employeurs, cette problématique liée à ces difficultés de mobilité engendre des problèmes en termes de bonne organisation du travail.

Un permis de construire déposé

Pour y remédier, le télétravail s’avère une possible solution pour les entreprises et leurs salariés. Encouragé au Luxembourg depuis plusieurs années, il l’est aussi depuis peu du côté français, notamment au niveau de la communauté d’agglomération (CA) Portes de France – Thionville, un bassin dont est issu un bon tiers des 90.000 frontaliers français.

Consciente de leurs difficultés, l’ancienne maire Anne Grommerch – décédée il y a un an – avait en son temps lancé un projet qui vient de prendre un peu plus de consistance depuis ce printemps avec le dépôt d’un permis de construire visant la création d’un bâtiment que la communauté d’agglomération souhaite entièrement dédier au télétravail et au coworking.

«L’objectif est de donner la possibilité à nos résidents qui sont travailleurs frontaliers d’éviter les traditionnels bouchons du matin ou du soir en télétravaillant depuis Thionville», explique Jean-Charles Louis, vice-président de la CA, en charge de son développement économique.

PwC Luxembourg mandaté

Pour mener à bien ce projet – dénommé S-Hub –, la communauté d’agglomération l’a développé en collaboration avec un promoteur public mosellan, la Sodevam. Celle-ci a mandaté PwC Luxembourg pour mesurer sa faisabilité et sonder d’autres employeurs luxembourgeois potentiellement intéressés.

Selon Jean-Charles Louis – sans vouloir désigner les noms de ces employeurs outre celui de PwC –, le retour s’est avéré positif, et ce malgré les difficultés d’ordre fiscal et social qui posent toujours un frein au télétravail des travailleurs frontaliers.

«D’un point de vue fiscal, ils ne peuvent travailler qu’un jour par semaine en dehors de leur lieu de travail tandis que d’un point de vue social, ils doivent passer au moins 75% de leur temps de travail sur ce même lieu», poursuit le vice-président de la CA, notant que «cela laisse tout de même différentes formules possibles».

Le bâtiment projeté pourrait être construit sur la zone d’activités «Meilbourg», le long de l’A31, à la sortie de Thionville en direction de Luxembourg.

Il devrait comprendre cinq niveaux au total, dont deux seront réservés au télétravail et trois au coworking, pour une surface totale de 2.000 mètres carrés avec, outre les surfaces de travail, des salles de réunion, des espaces de repos et une cafétéria.

Le S-Hub sera par ailleurs agrémenté de nombreuses places de parking, dont certaines réservées au covoiturage, toujours dans la même logique d’une mobilité plus efficiente et plus durable entre la Moselle et le Grand-Duché.

La région Grand Est en soutien

«Sa construction débutera lorsque nous aurons l’assurance qu’au moins 50% de sa surface auront trouvé preneur», indique encore Jean-Charles Louis, estimant que cet objectif devrait être atteint d’ici septembre prochain et que le bâtiment pourrait dès lors devenir opérationnel en 2018 encore.

D’un budget de 4,5 millions d’euros, le projet pourrait être épaulé par le Conseil régional du Grand Est, qui souhaite participer à cette réalisation sous la forme d’un financement substantiel.