Selon le Dr Phil Metzger, «le principal défi pour l'exploitation minière spatiale tient non pas dans la technologie ou dans le coût, mais tout simplement dans le fait de convaincre les gens que ce projet est réaliste». (Photo: Nasa)

Selon le Dr Phil Metzger, «le principal défi pour l'exploitation minière spatiale tient non pas dans la technologie ou dans le coût, mais tout simplement dans le fait de convaincre les gens que ce projet est réaliste». (Photo: Nasa)

Déjà énoncée à plusieurs reprises par Jean-Jacques Dordain, ancien directeur de l’Agence spatiale européenne et membre du board de l’initiative Spaceresources.lu, la mise en œuvre de l’exploitation des objets célestes «n’a plus rien de la science-fiction». Un point de vue que partage officiellement le Dr Phil Metzger, ancien chercheur de la Nasa ayant travaillé sur les questions d’exploration de la Lune et de Mars.

Dans un rapport publié au début du mois au profit du Florida Space Institute, le professeur de l’université de Floride estime que «le principal défi pour l'exploitation minière spatiale tient non pas dans la technologie ou dans le coût, mais tout simplement dans le fait de convaincre les gens que ce projet est réaliste».

Législations différentes entre États-Unis et Luxembourg

Confirmant les analyses réalisées par Planetary Resources, société américaine également installée au Grand-Duché, l’ancien expert de la Nasa estime à «plusieurs milliers de milliards de dollars» la valeur de ce marché potentiel. Selon ses calculs, les retombées pour l’économie américaine seraient d’autant plus importantes que les coûts engendrés ne représenteraient qu’«entre 3 et 12% du budget annuel de la Nasa» pour les prochaines décennies.

Cette prise de position intervient près d’un an après la signature du Space Act, première législation au monde à autoriser l’appropriation des ressources spatiales ramenées sur Terre par des sociétés privées. Imité quelques mois plus tard par le Luxembourg, mais avec une différence majeure.

Nous avons été plus malins que les Américains.

Étienne Schneider, ministre de l'Économie

Devant être déposé en octobre prochain à la Chambre, le texte autorise toutes les entreprises à posséder les matières ramenées de l’espace, quelle que soit l’origine de leurs capitaux. Une subtilité non présente dans la loi américaine qui prévoit que 51% des fonds doivent être américains et qui pousse Étienne Schneider (LSAP), ministre de l'Économie, à assurer que «nous avons été plus malins que les Américains».

Pour développer ce secteur, le Luxembourg prévoit uniquement que les sociétés soient installées au Grand-Duché. À ce jour, la stratégie présentée en février dernier fonctionne puisque les deux principales sociétés actives dans le domaine – Deep Space Industries et Planetary Resources – ont une présence dans le pays.

La première possède d’ores et déjà un contrat qui doit aboutir à la construction d’un vaisseau spatial de repérage destiné à réaliser l’indispensable cartographie des objets célestes exploitables. La seconde prévoit l’implantation d’une cinquantaine de personnes dans son siège européen, dédié principalement à la mise au point de systèmes de propulsion et à la gestion de données.