Le Premier ministre luxembourgeois et le président du Conseil européen ont affiché une volonté commune, mercredi, sur le Brexit. (Photo: Edouard Olszewski)

Le Premier ministre luxembourgeois et le président du Conseil européen ont affiché une volonté commune, mercredi, sur le Brexit. (Photo: Edouard Olszewski)

Le Premier ministre Xavier Bettel a reçu ce mercredi le président du Conseil européen, Donald Tusk, au château de Senningen. Ce dernier a tenu à commencer sa tournée par le Luxembourg. Les deux dirigeants ont tenu un discours ferme sur des Britanniques qui soufflent le chaud et le froid dans le cadre des négociations post-Brexit, alors que le Royaume-Uni quittera officiellement l’UE le 29 mars 2019.

«Il n’y aura pas de vainqueur», a martelé Xavier Bettel. «Des dizaines de milliers d’emplois sont liés au Brexit. Nous avons donc besoin d’une transition douce, en limitant les dégâts. Mais il n’y aura pas de ‘tri sur le volet’, nous sommes très clairs là-dessus. La position du Luxembourg est le pragmatisme, la solidarité entre États membres, l’unité est la clé. Nous regrettons profondément la décision des Britanniques, mais nous devons la respecter.»

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Donald Tusk a, quant à lui, présenté les grandes lignes de la feuille de route décrite il y a quelques jours par le négociateur en chef Michel Barnier, en trois points:

  • L’Union européenne et le Royaume-Uni continueront à coopérer en matière de lutte contre le terrorisme, en matière de défense et affaires étrangères;
  • Inclure le Royaume-Uni dans les programmes européens dans les secteurs de l’innovation, la recherche et l’éducation;
  • Éviter la perturbation des vols entre l’UE et le Royaume-Uni. «Pour cela, les discussions devraient être entamées rapidement», a-t-il déclaré.

Alors que Theresa May a annoncé que son pays allait quitter le marché commun, un accord de libre-échange reste la seule option, a estimé Donald Tusk. Si un accord similaire à celui du Canada avec l’UE est à l’étude, «c’est la première fois qu’un accord de libre-échange va assouplir l’économie plutôt que la tendre», a déclaré Donald Tusk. «Mais cela va être plus compliqué qu’avant.»

Faire son marché n’est pas possible, nous ne sacrifierons pas nos piliers.

Donald Tusk, président du Conseil européen

Le président du Conseil a estimé qu’il y aura deux tests-clés: l’équilibre des droits, ainsi que les obligations. «Les Britanniques ne peuvent avoir les droits des Norvégiens avec les obligations des Canadiens. Faire son marché n’est pas possible, nous ne sacrifierons pas nos piliers.»

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S’il n’y avait que le Brexit, l’Union européenne doit également faire face à la menace de Trump de renégocier les traités transatlantiques. Un sommet extraordinaire sur le sujet sera organisé sous peu: «Il est temps pour les politiciens des deux côtés de l’Atlantique d’agir de façon responsable.»

Interrogé en fin de point presse sur la charge de la Commission européenne sur Luxembourg et six autres pays européens en matière de fiscalité, Xavier Bettel a défendu sa position: «L’Union européenne n’a pas l’habitude de montrer du doigt des pays sans qu’il y ait eu des discussions au préalable. Nous avons accompli tant de choses en quatre ans avec ce gouvernement, nous sommes sortis de toutes les listes possibles. Si l’objectif de l’harmonisation fiscale européenne est d’augmenter les taxes, des milliers d’emplois sont alors en danger, car les entreprises se tourneront alors vers les États-Unis.»