Xavier Bettel et Leo Varadkar souhaitent «renforcer les échanges» entre Dublin et Luxembourg, notamment en matière de services financiers. (Photo: Ministère d'État)

Xavier Bettel et Leo Varadkar souhaitent «renforcer les échanges» entre Dublin et Luxembourg, notamment en matière de services financiers. (Photo: Ministère d'État)

«Dans le cadre du Brexit, l’Irlande et le Luxembourg devront unir leurs efforts et se consulter mutuellement pour faire en sorte que le cadre des futures relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni soit compatible avec les besoins globaux de nos industries, en particulier dans le domaine des services.» Présent lundi à Dublin dans le cadre d’une visite de travail, Xavier Bettel n’a fait que peu de mystères des enjeux de la rencontre avec son homologue Leo Varadkar pour la Place.

Car si le Grand-Duché entend poursuivre ses relations privilégiées avec Londres – deuxième pays d’origine des fonds gérés au Luxembourg via la City –, il n’entend pas pour autant se priver de nouvelles collaborations. Ou du moins, d’une entente avec les autres centres financiers actifs au sein de l’UE. Venu avec une délégation économique et financière, le Premier ministre a annoncé sa volonté de «renforcer les échanges» entre les deux pays. Ce qui s’est traduit, lundi, par «une écoute du secteur privé en ce qui concerne l’impact du Brexit afin d’éviter au maximum les impacts négatifs du Brexit».

Hasard du calendrier (?), cette visite de travail s’est déroulée quelques jours après la présentation par Bruxelles d’une ébauche juridique sur le retrait du Royaume-Uni de l’UE et de la vive réaction du gouvernement britannique. Une ébauche dans laquelle l’Irlande joue un rôle central en raison de sa frontière commune avec le Royaume-Uni via la province de l’Ulster. Si Theresa May s’était engagée, en décembre 2017, à ce qu’il n’y ait «pas de frontière en dur» sur l’île, Bruxelles entend amener Londres à accepter un «alignement réglementaire», et donc l’empêcher de mener une politique commerciale autonome.

Ce que la Première ministre britannique a totalement rejeté vendredi. Pour elle, deux autres options sont envisageables sur la question irlandaise: la mise en place d’un partenariat douanier entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande ou «un accord douanier ultrasimplifié». Deux éléments qui sous-entendent tout de même le rétablissement d’une frontière, Theresa May n’ayant pas été en mesure, à ce jour, d’indiquer une autre alternative.