«Nous ne devons pas céder à leurs exigences», a indiqué Sigmar Gabriel à la télévision allemande. Déjà en campagne?  (Photo: Licence CC / Flickr)

«Nous ne devons pas céder à leurs exigences», a indiqué Sigmar Gabriel à la télévision allemande. Déjà en campagne?  (Photo: Licence CC / Flickr)

Il est de plus en plus probable que le prochain (ou la prochaine) président(e) des États-Unis trouve sur son bureau le dossier inachevé du TTIP, le Transatlantic Trade and Investment Partnership.

Celui-ci a pour objectifs principaux de mettre à niveau les normes et limiter les droits de douane entre l’Europe et les États-Unis dans une optique d’échanges commerciaux plus fluides et donc en croissance.

Mais ce traité de libre-échange, négocié depuis plus de trois ans dans un secret entretenu, semble encore un peu plus s’enliser. C’est du moins ce qui ressort de la déclaration sans ambiguïté du vice-chancelier allemand (SPD).

Nous ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences.

Sigmar Gabriel, vice-chancelier allemand

Invité dimanche de la ZDF, Sigmar Gabriel n’a pu que constater que ces négociations étaient au point mort.

«Les discussions avec les États-Unis ont de facto échoué, car nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences», a affirmé Sigmar Gabriel. Celui qui est aussi ministre de l’Économie a ponctué son constat en indiquant que «rien n’avance».

Un report des négociations à 2017 s’envisage donc de plus en plus, soit après l’arrivée à la Maison-Blanche du 45e président américain, même si Barack Obama envisageait une signature avant la fin de son mandat. Mais aussi après les élections qui se dérouleront en Allemagne et en France. La suite des discussions dépendra donc aussi des orientations du futur chancelier allemand et du président français à l’égard du TTIP.

Avis divergents au Luxembourg

Angela Merkel continue de défendre le TTIP qu’elle estime bénéfique pour l’économie européenne et de son pays.

Au Luxembourg, comme dans de nombreux pays européens, les avis divergent. En premier lieu sur le déroulement des négociations, tenues dans le plus grand secret. Un secret qu’avait brisé la branche néerlandaise de l’ONG Greenpeace en publiant des documents émanant de ces discussions en haut lieu.

«Et en tant qu’économie ouverte, le Luxembourg serait un des principaux bénéficiaires», déclarait Marc Wagener à Paperjam pour son édition magazine de juin dernier. Le directeur des affaires économiques de la Chambre de commerce envisageait une croissance du PIB luxembourgeois de 0,7% grâce à cet éventuel accord.

«Pourquoi ne pas commencer par le Ceta, l’accord de libre-échange négocié entre l’UE et le Canada, et voir les effets qu’il provoque, avant d’aller plus loin?», se demandait pour sa part, Bob Schmitz, délégué aux affaires européennes pour l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC).