L’Iran est une puissance économique en devenir qui peut offrir des développements commerciaux importants. (Photo: Licence C. C.)

L’Iran est une puissance économique en devenir qui peut offrir des développements commerciaux importants. (Photo: Licence C. C.)

L’annonce de Donald Trump concernant l’accord nucléaire avec l’Iran doit-elle faire peur aux entreprises européennes? Jusqu’à preuve du contraire, les pays européens entendent rester liés par cet accord, comme la Chine et la Russie.

«Mais ce ne sera peut-être pas si simple», pointe Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce du Luxembourg. Il rappelle en effet qu’avant la levée des sanctions contre l’Iran, début 2016, des firmes européennes avaient dû payer des amendes importantes aux autorités américaines pour avoir commercé avec l’Iran. C'était le cas notamment de grandes banques comme BNP Paribas, Commerzbank et Crédit Agricole, accusées d'avoir outrepassé les embargos américains sur différents pays (Iran, Cuba, Soudan, etc.). Il s’agissait alors d’un moyen de pression de la part de Washington, mais pour pouvoir poursuivre leurs activités avec les États-Unis, elles se sont senties contraintes de payer.

Un intérêt croissant et fertile

Le Luxembourg s’est montré assez tôt intéressé par l’ouverture de la République islamique. «Nous avons déjà fait de la prospection avant la levée des sanctions, se souvient Carlo Thelen. Et une première grande mission a été organisée en octobre 2016 avec une quarantaine d’entreprises.» Elle avait été particulièrement axée sur le secteur des technologies et de la cybersécurité, mais on retrouvait aussi parmi la délégation des représentants de Cargolux, Paul Wurth ou ArcelorMittal.

Il observe que, depuis, de plus en plus d’acteurs économiques grand-ducaux ont développé des relations avec des partenaires iraniens. La Chambre de commerce a d’ailleurs pu trouver un intermédiaire sur place – une personne d’origine luxembourgeoise – pour développer les opérations entre les deux pays.

Les entreprises risquent de se placer dans des positions conservatrices par crainte de sanctions américaines.

Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce

«La décision du président Trump est catastrophique pour ces entreprises, insiste le directeur de la Chambre de commerce. Elles risquent de se placer désormais dans des positions conservatrices par crainte de risques de sanctions, elles aussi, de la part des États-Unis.»

Tout en restant modérément optimiste pour le futur proche, il insiste aussi pour que l’Europe présente «la» réponse adaptée. Celle qui montrera une volonté de fermeté face à la position américaine, mais tout en protégeant les intérêts des entreprises en relation avec l’Iran. Pas simple, évidemment!