Téhéran a souffert de l’embargo international au cours de la première moitié de la décennie. (Photo: Licence C.C.)

Téhéran a souffert de l’embargo international au cours de la première moitié de la décennie. (Photo: Licence C.C.)

Mis au ban de la communauté internationale pendant cinq longues années, soupçonné de vouloir faire aboutir un programme nucléaire militaire, l’Iran a vu les sanctions internationales levées le 16 janvier dernier. Le régime a changé après l’accession à la présidence de Hassan Rohani et est à nouveau considéré comme un partenaire fréquentable.

C’est dans ce contexte de réouverture des frontières et des relations diplomatiques et commerciales que le Luxembourg mène, de lundi à mercredi, une mission économique à Téhéran, emmenée par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider.

Organisée en collaboration avec la Chambre de commerce, une quarantaine de représentants d’entreprises luxembourgeoises ont pris part à la mission. Le secteur de l’ICT sera notamment visé avec la participation du ministre à un séminaire organisé à Téhéran, où il rencontrera une quarantaine d’entreprises du secteur.

Des entrevues sont aussi prévues avec le ministre de l’Économie et des Finances, Ali Tayebnia, ainsi qu’avec le vice-président chargé de la Science et de la Technologie, Sorena Sattari.

Relever la tête

Pour prendre la température du renouveau iranien, la mission de cette semaine a été précédée, le 30 juin dernier, d’un séminaire au cours duquel des responsables iraniens sont venus présenter le potentiel et les besoins du pays.

C’est que l’Iran, ce n’est pas seulement un des plus grands producteurs au monde de pétrole et de gaz, l’activité des hydrocarbures représentant encore la moitié des recettes de l’État. L’Iran a aussi besoin de se diversifier pour devenir moins dépendant des fluctuations des cours pétroliers.

Au cours de la crise nucléaire, l’ancien Empire perse a vu les investissements étrangers considérablement régresser. Depuis le début de la décennie, la chute a été de pas moins de 55%. Aujourd’hui, le pays compte sur des montants de 30 à 40 milliards de dollars par an investis dans son économie à partir de l’étranger.

Atteindre 8% de croissance

Si les prix du pétrole retrouvent des cours normaux, comme ils semblent le montrer depuis le récent accord au sein de l’Opep, l’Iran se replacera plus facilement sur la voie d’une croissance soutenue. Son objectif, annoncé dans le plan 2017-2022, est un taux de croissance moyen de 8%.

Mais déjà actuellement, la République islamique se place en tant que deuxième puissance économique pour la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord. Avec une population de 80 millions d’habitants, une jeunesse largement éduquée et des consommateurs attirés par les produits occidentaux, elle fait figure de mini Eldorado de l’Asie de l’Ouest.