La satisfaction et la célébration du succès sont à la mesure des risques et des enjeux pris pour cette première mondiale. SES et la société SpaceX, fondée par l’entrepreneur visionnaire Elon Musk, se sont félicités dans la nuit de jeudi à vendredi du lancement réussi de la fusée Falcon 9, avec à son bord le satellite SES-10.

La fusée s’est élancée à 23h27 (heure de Luxembourg) du célèbre centre spatial Kennedy à Cape Canaveral en Floride. Une fusée qui, pour la première fois sur un lancement commercial et en orbite, contenait une partie recyclée.

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SpaceX et Elon Musk avaient en effet fait le pari de réduire les coûts du lancement d’un tel engin en reprenant le premier étage d’une fusée qui avait déjà volé. D’une hauteur de 41 mètres, il s’est séparé du reste du lanceur après le décollage avant de se poser, contrôlé par des rétrofusées, sur une plateforme dans l’océan Atlantique.

Selon la directrice générale de SpaceX, Gwynne Shotwell, citée par Le Monde, le recyclage du premier étage de Falcon 9 pourrait réduire les coûts de lancement d’environ 30%, chaque tir étant facturé par la firme à plus de 60 millions de dollars.

Deux ans après avoir conclu un accord avec SpaceX, SES partage la vision d’innovation d’Elon Musk, fondateur par ailleurs de Tesla, qui va conduire à réduire les coûts et donc à bousculer la donne dans l’industrie spatiale.

«Dans les prochains 24 mois, cela paraîtra tellement normal qu’il ne sera plus important de savoir si le lancement s’est fait avec une nouvelle fusée ou une fusée déjà utilisée», a déclaré Martin Halliwell, chief technology officer chez SES. Le groupe luxembourgeois a d’ores et déjà prévu d’autres collaborations avec SpaceX.

Cette prouesse ferait presque oublier l’objet du lancement, à savoir la mise en service du satellite SES-10 qui assurera des services de diffusion pour les entreprises et de mobilité à destination du marché de l’Amérique latine. Il s’agit du premier satellite SES entièrement dédié à cette région.

Pari jugé fou à son lancement en 1985, SES représente plus que jamais une «success-story» luxembourgeoise, dont le pays peut tirer une fierté naturelle à l’heure du nation branding et dans la perspective de conquêtes spatiales d’un genre nouveau sous l’ombrelle de Spaceresources.lu.