Daniel Hussin préside le Cercle européen Pierre Werner, qui fête ses 30 ans. (Photo: DR)

Daniel Hussin préside le Cercle européen Pierre Werner, qui fête ses 30 ans. (Photo: DR)

L’Europe sociale, voilà quel était le thème général du colloque du Cercle européen Pierre Werner, organisé samedi dans le très beau cadre du Château du Bois d’Arlon, pour ses 30 ans. Avec des invités comme l’ancien Premier ministre luxembourgeois Jacques Santer, l’ancien ministre et actuel juge à la Cour de justice de l’UE François Biltgen, le ministre wallon René Collin, le député européen Claude Rolin, le ministre belge d’État Charles-Ferdinand Nothomb, ou encore le député-maire de Mamer Gilles Roth. 

Lieu d’échange, de rencontre et de réflexion, le colloque est aussi devenu un endroit de concrétisation. En effet, au moins deux projets pourraient très rapidement voir le jour sous l’impulsion commune de la Belgique et du Grand-Duché.

Réunir toutes les communes 

Tout d’abord, il apparaît nécessaire de faire un état des lieux des problèmes qui existent entre les communes frontalières belges et luxembourgeoises. Mais aussi d’évaluer les synergies qui pourraient être mises en place. Cela concerne 11 communes belges et 13 grand-ducales. «J’ai pris mon bâton de pèlerin, et j’ai été voir cinq communes de l’arrondissement d’Arlon», explique à Paperjam Daniel Hussin, président du Cercle.

«Toutes sont intéressées, évidemment. Mais cela m’a pris plusieurs mois. Si on doit faire cela pour toutes, on n’en verra pas la fin.» Or, le temps presse. Le ministre régional wallon René Collin a donc proposé d’accélérer la cadence et de donner les moyens à une réunion plénière de voir le jour. «Je souhaite en effet y apporter mon soutien et les moyens nécessaires», a-t-il dit.

«Organiser un rassemblement est urgent. Il ne faut pas traîner, car les conseils communaux luxembourgeois ont environ un an d’existence, tandis que les nouveaux conseils belges vont être installés. Il n’y a que par la proximité et un travail commun qu’on fera avancer les choses.» Et, signe de sa volonté, le ministre estime que cette première réunion entre responsables des 24 communes, mais aussi les forces économiques, comme les intercommunales, pourrait avoir lieu dès janvier 2019.

Un terrain en Belgique

Ensuite, la proposition faite en mars dernier par le ministre des Finances Pierre Gramegna de créer une Maison de la formation côté français. Financée par le Luxembourg, la France et la Belgique, elle pourrait former des milliers de personnes en fonction des besoins spécifiques des uns et des autres.

«Dès le mois d’août, afin de faire avancer ce dossier, un terrain a été proposé, côté belge, à Aubange, sur le PED. Il est disponible. Mais le ministre Gramegna n’a pas encore donné de suite. Ce qui est assez logique: il y a eu les élections, la formation du futur gouvernement…», concède Daniel Hussin. Néanmoins, la Wallonie souhaite être proactive en ce domaine aussi.

D’autant que, comme l’explique encore le ministre René Collin, «le grand projet de ‘Cité des métiers’ porté par la Grande Région est parti un peu dans tous les sens. Ici, c’est concret, il y a une demande réelle. La Belgique est prête à mettre un terrain à disposition. Il ne reste qu’à trouver des espaces de soutien avec les partenaires, le Luxembourg, et la France, si elle marque un intérêt. Je suis prêt, en tant que ministre de la Grande Région, à contribuer très concrètement à ce projet, que je vois comme un laboratoire de la formation, pertinent et nécessaire.»