Depuis sa défaite aux communales, Henri Kox a plus de temps pour approfondir ses dossiers en tant que député. (Photo: Maison Moderne)

Depuis sa défaite aux communales, Henri Kox a plus de temps pour approfondir ses dossiers en tant que député. (Photo: Maison Moderne)

Les élections d’octobre prochain vont être dominées par trois grands thèmes de campagne: la croissance, la mobilité et le logement, selon Henri Kox.

Pour le député, ce sont justement des thématiques chères aux Verts: «Ce sont nos thèmes qui vont être au cœur de cette campagne. Nous avons bien travaillé pendant cinq ans, nous sommes ouverts à continuer avec la coalition».

Le sentiment du travail accompli vient du fait que les trois partis se sont bien entendus dès le départ: «Nous n’étions pas bloqués dans le passé, comme l’était le CSV avec Juncker. Personne ne voulait plus travailler avec lui. Nous nous connaissions bien, le facteur humain a beaucoup joué, il n’y avait pas de tabou sur ce projet. Nous avons pu avancer sur la réforme fiscale des communes, ce que nous n’aurions pas pu faire avec le CSV.»

Le député n’est d’ailleurs pas tendre avec le principal parti d’opposition dont le chef de file n’a pas de position claire: «Laurent Mosar et Claude Wiseler ont des visions diamétralement opposées sur la croissance, mais Wiseler perd de son authenticité à vouloir trop de consensus, alors qu’au Luxembourg les campagnes sont très personnalisées».

L’augmentation du nombre d’habitants va accélérer le déficit démocratique

Henri Kox, député Déi Gréng

Si Henri Kox n’a pas évoqué le DP pendant cet entretien avec la rédaction de Paperjam, le député a tenu à répondre aux attaques d’Alex Bodry qui avait reproché aux Verts d’être hostiles à l’industrie: «L’enjeu de Knauff était de diviser le pays. Ils ont essayé de s’implanter sur quatre sites différents, ils sont allés au plus offrant».

Pour les Verts, il faut commencer à discuter d’un nouveau modèle où la croissance ne se basera plus uniquement sur l’augmentation du nombre de travailleurs et de frontaliers. Ce nouveau modèle est d’autant plus utile que «l’augmentation du nombre d’habitants va accélérer le déficit démocratique».

C’est d’ailleurs le référendum sur la participation des étrangers aux élections qui restera un des échecs cuisants de ce gouvernement, selon Henri Kox, qui le regrette. «Nous avons voulu aller trop vite avec ce référendum, même au sein des Verts, il y a eu un rejet autour de 65%. C’était un choc, nous avons été trop enthousiastes. Certains Luxembourgeois sont dépassés, ils ont peur, il faut être là pour eux aussi».

Le Luxembourg ne peut exister sans son ouverture et sa multiculturalité

Henri Kox, député Déi Gréng

Mais la situation est compliquée, car des barrières fortes demeurent: «Nous avons eu une réunion avec la CGFP, en suggérant d’ouvrir la fonction publique aux étrangers. C’est un véritable tabou. Pourtant, le Luxembourg ne peut exister sans son ouverture et sa multiculturalité».

Face aux courants populistes qui ont actuellement le vent en poupe, Henri Kox veut incarner un contre-courant: «C’est notre pays aussi, nous ne laisserons pas le Luxembourg aux populistes».

La défaite aux dernières élections communales, qui lui a coûté sa place de bourgmestre à Remich, a fait rejoindre Henri Kox sur les positions d’Alex Bodry contre le cumul des mandats: «J’ai voulu faire trop vite, j’ai essayé d’implanter en cinq ans à Remich ce que Camille Gira a fait en 30 ans à Beckerich... Aujourd’hui, je peux me concentrer sur ma fonction de député. Je ne cours plus, j’ai plus de temps pour approfondir les dossiers. Il faut professionnaliser la fonction de député et leur donner plus de moyens. Au Luxembourg, le Parlement est trop faible par rapport à l’exécutif».