Sandrine De Vuyst: «Beaucoup de femmes sont fortes, sans qu’elles n’aient besoin de crier ni de taper fermement des poings sur la table.» (Photo: Patricia Pitsch / Maison Moderne)

Sandrine De Vuyst: «Beaucoup de femmes sont fortes, sans qu’elles n’aient besoin de crier ni de taper fermement des poings sur la table.» (Photo: Patricia Pitsch / Maison Moderne)

Sandrine De Vuyst est née un 25 décembre. Pour elle, «la véritable force est intérieure». En tant que leader, l’important est de pouvoir «rassembler».

Pour vous, une femme, c’est...

Sandrine De Vuyst. – «L’élégance, la féminité, la douceur. Dans certaines situations, je pense aussi que les femmes font preuve – plus que les hommes – de capacité à écouter les arguments de chacun sans camper à tout prix sur leurs positions. Les femmes élèvent souvent moins la voix que les hommes pour se faire entendre tout en y parvenant. Je dirais que les femmes ont une force tranquille.

Vous entendez quoi par «force tranquille»?

«Beaucoup de femmes sont fortes, sans qu’elles n’aient besoin de crier ni de taper fermement des poings sur la table. La véritable force est intérieure. C’est une force que nous arrivons à maîtriser pour communiquer efficacement. 

La force d’un leader, c’est aussi de pouvoir rassembler autour d’un projet?

«Au sein du département Private Banking chez ING au Luxembourg, nous sommes une équipe de 75 personnes, avec plus de 15 nationalités différentes. Nous sommes en charge de promouvoir et de proposer des services à des clients fortunés, que ce soit en matière de gestion, d’obtention de crédit, succession, planification patrimoniale…

Chaque jour, nous apprenons des uns et des autres, jeunes et moins jeunes.

Sandrine De Vuyst, head of private banking chez ING Luxembourg

Mon but est de rassembler toutes ces personnes autour de notre mission commune, qui est de servir au mieux nos clients. 

En tant que leader, comment faites-vous pour rassembler l’équipe?

«Ce n’est pas une seule personne qui accomplit la mission, mais c’est l’équipe entière. Ce sont les opinions, les expériences, les cultures de chacun, c’est cette diversité qui permet d’avancer, je pense. Chaque jour, nous apprenons des uns et des autres, jeunes et moins jeunes. Et dans le monde actuel, où tout va tellement vite, nous avons constamment besoin de nous adapter et d’avoir aussi de nouvelles idées.

Les femmes sont-elles bien représentées chez ING dans les postes de direction?

«Au niveau du comité de direction, nous sommes trois femmes. Cela nous est déjà arrivé de nous retrouver en majorité.

Nous faisons beaucoup pour augmenter la flexibilité du temps de travail afin d’avoir un bon équilibre professionnel et personnel.

Sandrine De Vuyst, head of private banking chez ING Luxembourg

Je pense que par rapport à d’autres endroits, nous sommes de mieux en mieux représentées. Néanmoins, de manière générale, il reste encore pas mal de boulot à faire pour atteindre la parité dans les postes de direction, entre autres, de la part des femmes elles-mêmes aussi.

Quoi par exemple?

«Nous constatons par exemple que nous ne recevons quasiment pas de CV de femmes pour certaines fonctions dans le secteur du private banking. Dans les équipes de portfolio management, où nous faisons de la gestion d’investissements, il y a une sous-représentation des femmes. Lors des dernières phases de recrutement, nous n’avons pratiquement eu aucun CV de femmes.

De manière générale, elles doivent plus se manifester, montrer leur envie d’évoluer; d’autant plus que chez ING, nous faisons beaucoup pour augmenter la flexibilité du temps de travail afin d’avoir un bon équilibre professionnel et personnel.

Des mesures sont-elles envisagées pour inciter plus de femmes à postuler?

«Nous essayons de tout mettre en œuvre pour aller vers des universités et essayer de recruter des stagiaires, de leur donner de l’intérêt pour ce domaine-là.

Faire carrière, est-ce un choix?

«Je ne me suis jamais posé la question, j’ai toujours aimé travailler, être active et apprendre de mes collègues, mais aussi les aider si besoin. Je crois que l’on crée aussi sa place comme ça finalement. Le poste que j’occupe aujourd’hui, je l’avais en tête depuis un certain temps. Mais quand c’est arrivé, je ne m’y attendais pas du tout. En plus, je venais d’accoucher.

Vous avez su bien gérer la naissance de votre fille et ce nouveau poste de direction…

«Oui, c’est vrai, ce n’est pas tous les jours évident, mais il y a moyen de s’organiser… Il faut non seulement être très bien organisé, que ce soit au niveau professionnel que privé, mais aussi être bien entouré – mon mari me soutient beaucoup – et ne pas hésiter à chercher de l’aide à l’extérieur.

Ce sont bientôt les fêtes de fin d’année, pour vous, ça rime avec quoi?

«Avec anniversaire, je suis née le 25 décembre! J’adore les fêtes de fin d’année. Nous passons Noël en famille, et le Nouvel An est l’occasion de retrouver les amis proches.

Quels seraient vos bons vœux?

«Sur mes cartes de vœux, j’envisage de mettre: ‘Joyeux Noël et une bonne année, remplie de moments que vous allez pouvoir vous remémorer plus tard.’ Car je pense que c’est important d’avoir toujours dans le coin de la tête quelques bons moments dont on peut se remémorer et se dire ‘ah oui, ça, c’était en 2019’…»

Sandrine De Vuyst en trois dates:

1996 – Début de sa carrière chez ING Luxembourg

2007 – Head of portfolio management

2013 – Responsable Private Banking et naissance de sa fille, Victoria

Retrouvez l’intégralité de la série #FemaleLeadership