Succès –De plus en plus de vélos électriques circulent à Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami)

Succès –De plus en plus de vélos électriques circulent à Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami)

On en voit partout et ils sont de plus en plus nombreux. La mode du vélo électrique ne semble pas encore chercher son second souffle. «Les utilisateurs de vélos à assistance électrique sont de plus en plus présents, confirme Philippe Herkrath, de la Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ (LVI). Il suffit de se promener pour le voir.» 

Le retour en grâce de la bicyclette auprès du grand public était, lui, une réalité depuis bien plus longtemps. La volonté de privilégier la mobilité douce et la démocratisation des VTT et autres VTC y ont contribué. «Mais le vélo électrique a mis encore plus de personnes en selle. Notamment celles qui étaient moins sportives ou les seniors», indique encore la LVI.

Vélo à assistance et Speedelec

Les professionnels sont unanimes: le vélo électrique a redynamisé leur secteur. Du moins celui qu’on appelle «vélo à assistance électrique», pour le distinguer du Speedelec. Le premier est limité à 25 km/h, le second peut atteindre les 45 km/h.

«Le Speedelec est d’ailleurs considéré comme un cyclomoteur, analyse encore Philippe Herkrath. Son succès est moindre, car les contraintes sont plus importantes, dissuasives: port du casque, obligation d’immatriculation et de contrôle technique, couverture via une assurance… De plus, les infrastructures dédiées aux vélos ne leur sont pas adaptées ou ils ne peuvent y accéder.» 

Croissance des ventes

Les chiffres confirment par contre que le vélo à assistance électrique constitue bel et bien pour sa part un business qui roule.

On vit actuellement une révolution comparable à l’arrivée du VTT dans les années 1990.

Didier Lauer, gérant de Bike World à Bereldange

«D’une année à l’autre, les ventes sont en croissance constante. Et cela depuis 7 ou 8 ans, quand le vélo électrique s’est réellement popularisé. Nous vendons environ 1.200 vélos, tous types confondus, chaque année. En 2017, 210 étaient des électriques», confie Frédéric Biltgen, chef des ventes au Velocenter Goedert de Luxembourg. Mais cette année, ce sont déjà 280 vélos à assistance électrique qui ont trouvé preneur. Soit une hausse de 25%! «Et les ventes ne sont pas terminées pour cette année. Le taux différentiel devrait donc être bien plus important à terme», se réjouit Frédéric Biltgen.

«Je suis dans le commerce du vélo depuis 1990», explique pour sa part Didier Lauer, gérant de Bike World à Bereldange. On vit actuellement une révolution comparable à l’arrivée du VTT dans les années 1990.» Dans son magasin aussi, «35 à 40% des ventes concernent un vélo électrique».

Ce qui confirme la tendance générale en Europe. Dans la plupart des pays, plus d’un vélo vendu sur trois est désormais équipé d’une assistance.

Différents profils au guidon

Au fil des années, le profil des clients s’est aussi diversifié. «Il y a évidemment toujours un public senior qui est un peu plus conséquent. Mais pour le reste, ceux qui viennent nous trouver sont des parents qui veulent conduire leurs enfants à vélo à l’école, des gens qui souhaitent aller travailler à vélo, mais ont un parcours difficile à assumer, d’autres qui doivent composer avec un problème cardiaque ou des douleurs au dos, mais aussi des sportifs…» Les techniques de vente ont donc aussi beaucoup évolué.

«Le plus souvent, le client arrive et nous dit: ‘ je veux un vélo électrique ’», concède-t-on encore au Velocenter Goedert. «On doit donc essayer de trouver le bon produit pour la bonne personne. Or, les gammes des différentes marques sont de plus en plus étoffées.»

Au minimum 2.000 euros

Reste un frein: celui du budget. «La moyenne est de 2.300 euros pour un vélo de qualité et bien adapté, poursuit Frédéric Biltgen. C’est ce qu’il faut pour un vélo confortable pour circuler en ville.» Mais les prix peuvent rapidement flamber, notamment si on vise un VTT ou un vélo adapté au trekking.

«On vend des vélos à 4.000 ou 4.500 euros. Mais cela ne constitue pas une part significative des ventes.» Chez Bike World, Didier Lauer confirme «qu’un budget de 2.000 euros est nécessaire. En dessous de ce montant, on ne vend pas, car nous ne pouvons alors garantir la qualité et la maintenance.»

Mis en place dans le cadre de la réforme fiscale de 2017, l’abattement pour mobilité durable (AMD) est venu aider à réduire la facture et a connu un beau succès. En 2017, pas moins de 1.523 contribuables ont profité de cette mesure. Soit un coût total de 456.900 euros pour l’État. «On a bien senti les effets de la mesure», nous dit-on chez un marchand de vélos de Luxembourg. «300 euros déductibles, c’est tout de même une aide intéressante pour acheter un vélo électrique.»